L'Observatoire de la Franc-Maçonnerie

lundi 27 décembre 2010

L'Islamisme, l'intégrisme et le " vivre ensemble"

En Occident, on se représente encore et toujours l'Islam, de manière consciente ou non, comme la religion des autres, ces presque sauvages qu'il fallait civiliser.
Quand bien même les musulmans s'évertuent à dire que l'Islam n'a rien de commun avec cette voie suicidaire et obscurantiste, l'intégrisme renforce cette représentation et comme dans une alliance objective les occidentaux laissent les intégristes poser les règles du débat et reprennent les paroles altérées et apocryphes du Coran.
Présenter l'intégrisme comme l'application littérale de l'Islam, c'est se fourvoyer d'emblée.
Mais qui a vu les Bouddhas de Bamiyan dynamités et les massacres quotidiens d'innocents a du mal à ne pas souscrire à ce préjugé !
Cette erreur due à l'ignorance sert et cautionne l'intégrisme et ses procédés d'endoctrinement aveugles.
L'intégriste instrumentalise l'Islam afin de s'approprier l'autorité de cette religion pour s'ériger en autorité au-dessus de tous les hommes. Pour reprendre ce raisonnement sous forme syllogistique, si tant est qu'il y ait un raisonnement, les intégristes disent: « la religion c'est moi, fais ce que je dis sinon tu es un apostat ».

Un islamiste est-il un intégriste ?

L'islamiste est un musulman ou prétendument tel qui considère l'Islam non pas comme une religion mais comme un système social. C'est le fameux : « le Coran est notre constitution », comme les maoïstes le disaient du Petit Livre Rouge.
L'absence de liberté démocratique dans tous les pays musulmans - tous ! - a recruté des islamistes qui s'affirment dans une interprétation pernicieuse du Coran pour compenser leurs frustrations : « s'il y a des injustices dans le monde musulman, c'est parce que l'on n'a pas appliqué l'Islam à la lettre »... L'Islam qui gère tout, qui a réponse à tout, et qui a tout inventé...
Or, pour beaucoup de ces fanatiques il ne s'agit ni de lire ni d'écrire ni même d'épeler ce texte.
L'islamiste a une grille d'analyse politique souvent argumentée et son objectif final est de convaincre tout le monde que l'Islam est le meilleur moyen de faire régner la bonne gouvernance. Il n'est pas forcément violent, au contraire ses discours sont sirupeux, (voir le doucereux Tariq Ramadan et son ignoble frère), il se mêle aux autres et parfois y trouve des valeurs communes. Mais lorsqu'il est à côté d'un homme de bonnes mœurs, il dit : « c'est un musulman qui s'ignore ». L'intégriste réduit la religion à une ligne rouge, à un code établit selon ses propres critères qui sépare strictement « ce qui est bien » et « ce qui est mal ».
Autant dire, que, dans cette nébuleuse la frontière est bien floue dans ce manichéisme de supermarché. Il n'a pas de projet politique construit. Son seul programme, son seul credo, c'est l'extermination de tous ceux qui ne pensent pas comme lui. On peut donc être islamiste sans être intégriste et intégriste sans être islamiste, mais un islamiste peut devenir intégriste alors qu'un intégriste fait difficilement faire le chemin inverse.

Islamiste, intégriste, qui est le plus pernicieux ?

Les deux sont dangereux pour « le vivre ensemble », tout simplement parce qu'ils considèrent l'un et l'autre, en utilisant une lecture dévoyée, voire pas de lecture du tout, qu'un texte religieux détient à lui seul toute la vérité universelle. Cette cécité exclue tout être humain s'il ne passe pas par ce texte pour accéder à la vérité.
Très peu de partisans de cette vision totalitaire et atrabilaire connaissent ce texte, même si parfois ils le récitent de mémoire. Le discours intégriste fait autorité sur les plus fragiles et en particulier sur les jeunes en échec scolaire. Le jeune qui se ressent d'origine tunisienne, algérienne, marocaine, africaine ou indienne, est réconforté par son identité ethnique mais aussi par son appartenance locale : il est d'une ville, d'un quartier, c'est son territoire ! Il n'est que d'observer les tags et les voitures brûlées dans les quartiers périphériques des grandes villes pour s'en convaincre.
Ces jeunes ont leurs circuits, leurs commerces, leurs écoles, leurs lycées dans le quartier, et généralement ces lieux ne correspondent pas vraiment à un label de qualité malgré la récurrence des discours politiques et leur carence, de notoriété publique.
Tous ces jeunes se sentent en situation d'échec et à juste titre.
Les enseignants le constatent tous les jours. Le discours intégriste propose à ces jeunes en déshérence un espace de substitution virtuel au-dessus de tous les pays.
Il leur dit : « vous vous sentez de nulle part. En vérité je vous le dis, Dieu vous a élus pour être supérieurs aux Arabes, aux Américains et aux Européens ».
Cela transforme toutes ces frustrations en extase et en toute-puissance. Il n'est point besoin de psychanalyse pour comprendre cette arrogance et cette violence gratuite de la part de ces jeunes désorientés...
Comme les créationnistes qui sévissent dans les religions chrétiennes, les intégristes suppriment les références scientifiques et historiques pour créer un passé mythifié et manipulé.
Tous leurs discours se réfèrent directement au temps de la Révélation, avec l'avènement de l'Islam en 624 après J.-C., comme si rien n'avait existé avant. Ces jeunes se font facilement accrocher parce qu'ils sont déracinés, ils poussent comme des herbes folles dans les trous de mémoire semés dans le terreau empoisonné de l'intégrisme.
Le discours intégriste capte ces « particules volantes » par Internet, la rencontre physique n'a lieu que lorsque le jeune est bien ferré ou anesthésié. C'est tout comme.

Comment prévenir ce risque?

Pour affaiblir l'intégrisme et l'islamisme, il faut leur ôter leur justification religieuse. Alors que l'islamiste évoque des références religieuses tronquées pour parvenir à ses fins politiques, l'intégriste n'a que faire des discussions théologiques.
Car si l'on revient aux fondamentaux, on constate que l'Islam - littéralement, « la Paix » - apporté par le Coran n'a aucune tendance belliqueuse. Il doit au contraire faire sens dans le cœur des hommes à n'importe quel siècle et en n'importe quel lieu. Alors que l'Islam proscrit de porter atteinte à l'intégrité humaine, on nous rapporte tous les jours que des « martyrs » se font sauter en causant des carnages.
Alors que l'Islam proscrit le suicide, on constate aussi que tous ces désespérés sont très jeunes et pour la plupart n'ont pas suivi un cursus scolaire normal aboutissant à une insertion sociale.

Il faut donc :

- Redonner à ces jeunes une dignité perdue, car celui qui veut toute la place est celui qui n'a plus de place.

- Combler ces trous de mémoire si dévastateurs.

- Réancrer ces jeunes dans un espace territorial.

Même si cela ressemble à une gageure, il faut travailler simultanément dans deux directions :

- L'école doit sortir de son rôle de « bouche-trou ». Elle est perçue par beaucoup de ces jeunes comme une perte de temps puisqu'elle n'aboutit que rarement à une perspective professionnelle solide.
Il n'y a rien de plus décourageant pour un enseignant que d'entendre dire : « l'école ça ne sert à rien ».
Ce n'est plus : « travaille bien à l'école et tu réussiras », l'alternative devient le deal ou l'intégrisme. Il est frappant de constater que dans des quartiers où sévissent la drogue, le banditisme et la prostitution, l'intégrisme religieux est peu présent.
- L'autorité parentale se délite. Cette carence permet aux prédicateurs « gourous » de prendre leur place vacante auprès de jeunes qui ne respectent plus leurs parents déchus et qui, au lieu de rechercher une émancipation légitime, tombent dans le piège de l'intégrisme religieux.

Le chantier est immense, mais : « Que la lumière qui a éclairé nos travaux continue de briller en nous pour que nous achevions au dehors l'œuvre commencée dans la Loge » !
JPB
http://www.grandorientarabe.blogspot.com/
 
Source : le Post

dimanche 26 décembre 2010

Quelle date est-il, Frère 1er surveillant ?

Le calendrier maçonnique, débutant à l’origine du monde que tout lettré du 18e siècle sait dater de 4000 ans avant JC, est simple et ne connait aucun incident de 
parcours.
Le calendrier grégorien, le nôtre en France laïque, connu lui de nombreuses péripéties et son histoire explique pourquoi la Russie fête la révolution d’octobre en novembre ; pourquoi, au cours de l’enquêtes, on demandait à M. Dupont ce qu’il faisait dans la nuit du 4 au 15 octobre 1582 ; ou encore pourquoi l’an 19, au 19e siècle, n’a duré que 3 mois et 8 jours ? 
Le calendrier musulman (Hijri), qui nous est moins connu, est lunaire et fixé par le Coran. Il est donc fait de 12 mois, conformément à la sourate 9-36, les mois font successivement de 29 et 30 jours plus 1 jour possible au dernier mois. Le début de mois commence à la nouvelle lune. Les semaines sont aussi de 7 jours, mais le premier jour est le dimanche (Youm el Ahad). Ne tenant pas du tout compte du soleil, les années sont plus courtes, entre 354 et 355 jours, ce qui donne des siècles faits de 97 de nos années. Ce calendrier 
démarre le 16 juillet 622, le 1er Mouharam, qui est le jour de l’hégire, c’est-à-dire du voyage de Mahomet vers Médine. De nombreux pays arabes (Égypte, Syrie, Maroc, Turquie, Jordanie etc.) utilisent à la fois ce calendrier pour des raisons religieuses et le calendrier grégorien pour sa justesse. Ainsi, l’année 2011 correspond à l’année 1432 de l’hégire (qui est en fait à cheval sur deux de nos années 1431 et 1432). 
Le calendrier hébraïque enfin, date du IVe siècle (359), et tient à la fois du lunaire et du solaire. C’est un 
modèle de complexité. L’année est constituée de 12 mois pour l’année commune ou 13 mois pour année embolismique, chaque mois est constitué de 29 ou 30 jours, dépendant d’un cycle dit de Méton, de 19 ans. Si 
l’année est commune, elle peut contenir de 353 à 355 jours, mais si elle est embolismique, elle sera de 383 à 385 jours. Dans les deux cas, commune ou embolismique, elle peut être de trois types : défective (ou déficiente), régulière ou abondante (ou complète), ce qui change le nombre de jours de certains mois. Ce 
calendrier fort compliqué démarre à la création du monde, soit comme chacun sait, en 3761 avant JC du calendrier julien, l’an 1 Anno Mundi (AM, année du monde). 
Ainsi 2011 voit naître l’année AM 5772 de ce calendrier. Le 1er de l’an, 1er Tisseri, tombe en septembre ou octobre. Complexe à souhait, et de ce point de vue 
c’est un vrai bonheur, c’est pourtant le calendrier officiel d’Israël. On pourrait encore aborder aussi les 
nombreux calendriers historiques comme le calendrier Berbère qui tient du julien et du grégorien… mais la place manque. 
Qu’importe, selon notre calendrier, c’est nouvel an. Alors,

BONNE ANNEE 6011 A TOUTES ET A TOUS !!!
source : GRAND ORIENT ARABE
                   "Œcuménique"
http://www.goao.org/

jeudi 23 décembre 2010

Grand Orient Arabe "Œcuménique": Respectable Loge Khalil Gibran à l'O.°. de Saint-Cloud :Dîner-Conférence : Khalil GIBRAN, l'auteur du "Prophète" entre plume et qalam le Jeudi 20 Janvier 2011 à 19h30 à Saint Cloud ( 92210 )par le Professeur Jean-Pierre DAHDAH

                                            Jean-Pierre DAHDAH

Dîner-Conférence : Khalil Gibran, l'auteur du "Prophète" entre plume et qalam, le 20 Janvier 2011 à Saint Cloud ( 92210 )-France

Cher (e) s Ami (e) s,

La Respectable Loge d’Études et de Recherches Khalil GIBRAN a le plaisir de vous inviter au Dîner Conférence Débat organisé sur le thème :

Khalil Gibran, l’auteur du Prophète, entre plume et qalam

Le Jeudi 20 Janvier 2011 à 19h30 à Saint Cloud 92210 (l’adresse vous sera communiquée individuellement par courrier ou e-mail ; Parking gratuit assuré).

Présenté par :

Jean-Pierre DAHDAH

Chercheur associé au CNRS et à l’Institut de Recherches et d’Études sur le Monde Arabe et Musulman d’Aix-en-Provence.

Auteur de :

- Khalil Gibran : une biographie, Albin Michel.

- Dictionnaire de l’œuvre de Khalil Gibran, Dervy.

- Khalil Gibran : la vie inspirée de l’auteur du Prophète, Albin Michel.

- Khalil Gibran : les œuvres complètes, Bouquins, Robert Laffont.

Ainsi que plusieurs autres ouvrages et conférences sur Khalil Gibran.

(L’auteur dédicacera ses livres sur place)

Cette conférence sera précédée par la présentation de la respectable Loge Khalil Gibran

La participation à ce dîner-Conférence est de 20 euros par personne.

Les places étant limitées (50), veuillez vous inscrire impérativement avant le 5 Janvier 2011 en adressant votre
chèque de 20 euros à l’ordre du : GOAO et l’envoyer à l’adresse suivante :

GOAO

B.P. 6

77510 Rebais

France

Un reçu vous sera envoyé ainsi que l’adresse exacte du lieu du dîner-débat.

Pour plus de renseignements veuillez contacter le GOAO : contact@goao.org

Téléphone : 0164654709 ou 0672463769 ou 0633167332

source: http://www.grandorientarabe.org/

dimanche 19 décembre 2010

Fusion entre le Grand Orient Arabe (GOA) et le Grand Orient Arabe Œcuménique (GOAO)

COMMUNIQUé DE FUSION

Le Grand Orient Arabe (G.O.A.), Obédience maçonnique créée en 1950 à Beyrouth (Liban) d’une part, et le Grand Orient Arabe Œcuménique (G.O.A.O.), Obédience française née en 2010 à Paris d’autre part :
Annoncent qu’en ce 18e jour du mois de Décembre  6010, se sont réunis au siège du G.O.A.O. le T.R.G.M. Jean-Marc Aractingi pour le G.O.A.O. d’une part, et le T.R.G.M.  Rizkallah A. pour le G.O.A. d’autre part.

- Constatant l’identité de leur vision de la tradition maçonnique tant pour ce qui concerne le Grand Architecte de l'Univers, la fraternité universelle et la volonté de travailler indifféremment et de la même manière en Orient comme en Occident,

- Considérant la très forte similitude de leur volonté sociale pour tout ce qui touche à la laïcité et la l’amour entre les peuples, les parties signataires décident la fusion de leurs deux entités afin d’unir leurs efforts pour répandre sur cette terre l’image qu’ils se sont forgée de la fraternité.

- Les deux parties décident de conserver le nom de Grand Orient Arabe « Œcuménique » pour la nouvelle entité qui résulte de cette fusion, Jean-Marc Aractingi en est le Grand Maître.

Il s’ensuit donc que se fondent en une seule organisation toutes leurs représentations nationales, provinciales ou locales, quelles qu’elles soient.

- L’Ordre Intérieur sera redessiné dans le courant des années 2011 / 2012 […]. Les archives historiques, en cours de rapatriement, seront désormais conservées en France. L’organisation provinciale ou locale reste inchangée. […].

- La mixité n’est en aucun cas une obligation, en obédience moderne, le choix de chaque loge est souverain, tant pour ce qui concerne l’initiation que pour l’admission des visites. Chaque loge affichant clairement son choix et agissant en conséquence.

- Pour ce qui concerne les rituels enfin, chaque création de loge implique le travaille au Rite Œcuménique. Les loges existantes, en coordination avec l’organisation de l’obédience, veilleront à migrer selon leur propre rythme du REAA vers le Rite Œcuménique qui lui est proche.

Puisse le Grand Architecte de l'Univers aider chacun à mener au mieux cette fusion au profit de les Sœurs et les Frères d’Orient et d’Occident.



PS : Le nom du signataire du GOA est barré sur le document diffusé sur internet car il réside en Syrie, où cette appartenance maçonnique est interdite.

sources: http://www.goao.org/     
               http://www.grandorientarabe.org/

samedi 18 décembre 2010

POURQUOI ET COMMENT LA FRANC MAÇONNERIE EST NÉE EN ANGLETERRE AU MILIEU DU XVI° SIECLE

Notre FM spéculative (un anglicisme signifiant « composé par l’esprit ») est cette école de pensée humaniste, réglementée en 1723 par les « Constitutions » d’Anderson. Elle y est définie comme « le centre de l'union d'hommes de bien et loyaux » ayant pour but de promouvoir la fraternité universelle au service du bien commun de l’humanité, par la recherche de la vérité et la lutte contre les injustices.

En retraçant l’histoire de la pensée philosophique anglaise, l’on peut constater que l’Angleterre était destinée à la voir naître notre FM sur son sol.
Avant d’exposer ce cheminement, il faut rappeler le contexte ambiant du Moyen-âge européen, où l’art et toute méditation de l’esprit devaient servir la même Foi monolithique tout en glorifiant le Christ. Or, il s’était trouvé que la pensée d’Aristote ayant réussi à traverser les Pyrénées à la fin du XII° siècle, beaucoup de moines savants furent séduits par sa dialectique entre l’essence et l’existence. Parmi eux, St Thomas d’Aquin (1226-1274) sut récupérer cette dialectique dans sa « Somme Théologique », où il affirme que Dieu seul réunit en Lui l’essence et l’existence, et que c’est grâce à Son intervention dans l’essence de l’homme que celui-ci peut donner un sens à son existence. De la sorte, l’Eglise continua à imposer sa pensée unique, soutenue par l’Inquisition puis par l’Index. Et même Descartes, en 1637 encore, dut se réfugier en Hollande par suite de la mise à l’Index du "Discours de la méthode", où le "doute systématique" fut jugé contraire à la Foi.

L’EXCEPTION ANGLAISE
Seuls, les penseurs Anglais surent résister aux pressions du Pape, et ce, bien avant le schisme anglican de 1534. Cette exception anglaise s’explique, en partie,  par l’isolement insulaire et par son héritage de l’esprit indépendant et entreprenant des Vikings qui avaient envahi les côtes anglaises dès le VIII° siècle ; leur esprit se retrouva aussi chez les Normands, vikings d’origine, et qui instaurèrent le royaume d’Angleterre en 1066 à travers les troupes et la cour royale de Guillaume le Conquérant.
En outre, en 1071, ce 1er Roi d’Angleterre fit spécialement venir en Angleterre une communauté juive, composée d’hommes d’affaires et de savants, estimant que leurs compétences en ces domaines feraient prospérer son nouveau royaume. Et, parmi les savants juifs, se trouvait le grand astronome, Pedro Alfonso, qui avait fui les persécutions antisémites au Portugal. Evidemment, il fut invité par le Roi à diffuser sa nouvelle technique d’étudier l'astronomie à partir d’instruments de mesure et de calculs mathématiques, en faisant fi du dogme Ptoléméen de l’Eglise. Cette liberté de pensée dans la recherche marqua la façon de travailler des futurs savants anglais, du fait que l’astronomie était alors considérée comme la reine de toutes les sciences.
Et cette démarche intellectuelle eut pour conséquence que, début XIII°, le théologien Robert Grosseteste, Chancelier de l'Université naissante d'Oxford (qui bénéficiait alors d’un statut indépendant, unique en Europe, la mettant à l’abri de toutes pressions extérieures, royales ou ecclésiastiques) y institua le mode de pensée empirique, en appliquant les mathématiques à l’étude de la Nature tout en testant les hypothèses avancées, sans souci du reste. Devenu évêque, il osa critiquer les abus des droits féodaux et des bénéfices ecclésiastiques, au service du bien commun.
A la même époque, la « Grande Charte » de 1215 imposa au Roi de consulter la Noblesse avant la création de tous nouveaux impôts.
Ainsi, les libertés individuelles naquirent en Angleterre dès le début du  XIII° siècle, dans la faculté de critiquer et de dire NON.
Puis, à la fin XIII° siècle, le franciscain savant Roger Bacon (1214-1294) fonde la science expérimentale par sa phrase : « La preuve par le raisonnement ne suffit pas, il faut en plus l’expérimentation ». Cela mit définitivement en place la recherche de la vérité humaine et expérimentale, distincte des Ecritures Saintes.
Aussi, tandis que les Papes cherchaient à soumettre les Rois chrétiens durant tout le XIII° siècle, le franciscain Duns Scot (1265-1308) professait à Oxford qu’il faut distinguer le domaine de la foi, qui est métaphysique, du domaine profane, qui exige des réponses claires et sans mystères.
A sa suite, un autre franciscain, William of Occam (1285-1347) va professer la séparation entre foi et raison en reniant toute hiérarchie entre philosophie et théologie. Il en déduit que le Pape n’a pas à s’ingérer dans les affaires temporelles où le bon sens humain suffit. Sa façon d’exposer s’apparente à celle de la philosophie analytique moderne, par son raisonnement rationnel reposant sur des faits, sans métaphysique, annonçant la méthode scientifique de Newton et du Siècle des Lumières.
Le statut totalement indépendant de l’Université d’Oxford et la liberté de pensée précoce des savants anglais, vont prédisposer l'Université d'Oxford à accueillir tous les ouvrages de l’Antiquité et de la civilisation arabe, qui étaient censurés par l'Eglise sur le Continent. Oxford devint alors le grand centre européen de recherches, où l’on pouvait débattre librement des idées, notamment des doctrines ésotériques de l’Antiquité (condamnées par l’Eglise) qui intéressaient tous les cherchants de la Renaissance, comme source de la Connaissance primordiale ayant existé avant la chute de l’Homme puni par le Déluge.
A ce sujet, il faut savoir que, pour comprendre et découvrir cette Vérité primordiale, ces doctrines ésotériques, émanant de l’Ecole d’Alexandrie datant des 1er/2ème/3ème siècles, stipulaient qu’il fallait atteindre une certaine illumination de l'esprit, laquelle exige sa purification préalable à travers une discipline de contemplation menant à l'extase qui, seule, peut unir l’homme à Dieu dans « l’Unité Primordiale ». Cependant, il était aussi stipulé que, seule une élite (dits « Mages » de la Renaissance), pouvait accéder à cette Vérité primordiale, et que cette sélection était justifiée par la nécessité d’en protéger les secrets contre les esprits impurs, capables d’en faire mauvais usage pour nuire à l’Humanité. Et c’est pourquoi, pour transmettre cette « Vérité Primordiale » à l’homme, Dieu a usé du symbolisme (dont les hiéroglyphes des Pyramides), qui demeurent inaccessibles à la compréhension de tous ceux qui ne suivent pas ce cheminement initiatique, empreint de méditation et de mysticisme. Ce cheminement initiatique s’inspirait surtout de l’Hermétisme, philosophie attribuée à Hermès Trismégiste, censé avoir retransmis à l’humanité survivant au Déluge, la « Connaissance » et les 7 arts libéraux à l’humanité.
Notons, ici, que le symbolisme, l’Hermétisme sont repris par le REAA.

Par ailleurs, alors que la Renaissance européenne oppose partout les monarques à la noblesse et à la bourgeoisie d'affaires, il se trouve qu’en Angleterre, Henri VIII, en créant l’anglicanisme en 1534, va séculariser les biens du Clergé catholique pour les céder à bas prix à l’aristocratie et à la bourgeoisie pour en faire des alliés politiques.
Une autre exception anglaise se trouve dans le fait que, partout en Europe, des hommes d’Etat œuvraient pour renforcer l’absolutisme du pouvoir royal en invoquant la raison d’Etat (il suffit de se référer à Machiavel dans son ouvrage « LE PRINCE », publié en 1529), alors qu’en Angleterre Thomas More (1478-1535), Chancelier de Henri VIII, veut soumettre la raison d’Etat au bien-être du peuple. Il l’exprime dans son œuvre imaginaire, « UTOPIA » (=nulle part), publiée en 1516, où il décrit une société égalitaire, sans propriété privée, dont l’harmonie repose sur la loi qui organise le fonctionnement rationnel de la société, en lui évitant toute injustice et calamité. A travers cet ouvrage, diffusé à grande échelle à travers l’Université d’Oxford, Thomas More critique l’état misérable de la société et ses grandes inégalités depuis la « peste noire » qui l’avait affligée aux XIV° et XV° siècles. Il insinue notamment que les malheurs de la société ne sont pas des fatalités, mais le résultat d’une mauvaise gouvernance, qui a manqué d’instruire chaque citoyen à agir de façon responsable envers la société. C’est un message fort, disant que l'homme peut agir sur son destin et améliorer la société, annonçant, 2 siècles à l’avance, le but final de notre FM. Aussi, son immolation, par Henri VIII en 1536, servira-t-elle d'exemple socratique à la pensée politique anglaise.
Moins d’un siècle plus tard, un autre grand homme d’Etat, Chancelier et ami de Jacques 1er d’Angleterre, Francis Bacon (1561-1626), lancera une nouvelle forme de pensée, la logique expérimentale ainsi que l’introspection et l’élimination des aspérités de notre Pierre Brute. Dans son ouvrage « Novum Organum », publié en 1620, il propose « une purge de l’intellect » en faisant table rase des 4 catégories d’« idoles » qui encombrent l’esprit humain : l’hérédité, la culture acquise dans son milieu, les vices de son ego personnel et les habitudes acquises par ses fréquentations. Par ce moyen, chacun deviendra en un homme nouveau, libre, responsable et donc efficace au service de la société, sans plus avoir besoin de remonter aux doctrines de l'Antiquité pour orienter son action. Il croît au progrès de l’humanité, découlant des innovations de nos idées pour repenser le monde à venir et  des créations de techniques nouvelles pour accroître notre efficacité productive au service de la société.
C’est là une révolution dans la pensée européenne. Aussi, dans son livre « Nova Atlantis », il encourage l’Etat à créer des « instituts de recherche » et à favoriser les échanges entre savants du monde, servant à balayer le mythe obscurantiste des « Mages de la Nature », idolâtrés par la Renaissance.
En outre, il prône la tolérance religieuse comme facteur de progrès social, et la justifie par l’enrichissement que la diversité communautaire apporte à une nation. C’est alors qu’il plaide pour le retour de la communauté juive en Angleterre (dont elle avait été expulsée en 1290), ce que le Parlement de Cromwell adoptera en 1656 dans le souci de rebâtir la Nation ruinée par la guerre civile.
Ainsi Francis Bacon annonce-t-il le V.I.T.R.I.O.L, la mort de l’homme ancien en nous, la foi dans le progrès de l’Humanité ainsi que la tolérance, tout cela caractérisant notre méthode initiatique.

LA PLACE DE « INVISIBLE COLLEGE » DANS LA NAISSANCE DE LA FM
Il était de coutume de créer au sein des 21 « College » de l’Université d’Oxford, des groupes de recherche composés de chercheurs des divers « College » et ayant l’intérêt commun de traiter d’un thème. C’est ainsi que s’était constitué en 1574 le groupe « The Antiquarians », intéressé par l’archéologie et l’origine de la vérité primordiale chez les Druides au lieu d’aller la chercher dans l’Antiquité égyptienne ou grecque, comme cela se faisait sur le Continent.
Mais ce groupe fut interdit par Jacques 1er dès son accession au trône d’Angleterre en 1603, parce que les Antiquarians, comme les anciens Druides, rejetaient la légitimité du pouvoir royal comme étant de droit divin. C’est alors que ce groupe fut accueilli par le groupe « UTOPIA », qui fusionna ensuite avec le groupe « NOVA ATLANTIS » en 1645, pour donner naissance à un nouveau grand groupe, « INVISIBLE COLLEGE », ayant pour objet de traiter des problèmes de société.
Cet « Invisible College » fut animé par Elias Ashmole (1617-1692), Thomas Vaughan (1602-1666) et Robert Moray, tous trois rosicruciens prônant les principes de tolérance en cette période de guerre civile (1629-1659), où était souhaitable cette purification de l’être intérieur en vue de réaliser le grand œuvre alchimique d’une société parfaite.
Et comme Ashmole, Professeur à Oxford, et Moray, 1er Président de la "Royal Society", avaient reconnu, dans leurs écrits, avoir été initiés "Accepted free mason ", cela révèle qu’au XVI° siècle anglais, les 2 mouvements de pensée, « Rose+croix » et « Franc maçon accepté », étaient unis dans la pensée et l’action.
ET c’est ce cercle de pensée humaniste qui va pousser Robert Moray, proche du roi Charles II en exil, à convaincre celui-ci à créer la "Royal Society" en 1660, sorte d’Académie scientifique le conseillant utilement dans sa gouvernance du royaume, en vue de le redresser après 30 années de guerre civile.
Ainsi, cette forme d’institut de recherche, entourant spécialement le Roi, va agir conformément à la pensée de Francis Bacon, exprimée dans « NOVA ATLANTIS », en contribuant à l’amélioration de la gouvernance de la société, grâce à une équipe des meilleurs savants, accomplis à l'amour du prochain.

LA PLACE DE LA « ROYAL SOCIETY » DANS LA NAISSANCE DE LA FM
La « Royal Society » fera accepter par le Roi, en 1679, l’Act « Habeas Corpus », protégeant la personne contre toute arrestation arbitraire sans jugement préalable. Elle fit aussi adopter par le Roi, en 1683, le « Parliament Act » qui institue les droits du Parlement et donc la séparation des pouvoirs législatif et exécutif. En ces 2 lois se trouve le socle de toute démocratie républicaine. C’est ce qui inspirera Montesquieu (initié à Londres en 1730) dans « l’Esprit des lois » publié en 1758.
Ce rôle de la Royal Society est inspiré de Francis Bacon, qui voulait faire conseiller les gouvernants par les meilleurs savants soucieux de la meilleure façon de gérer la société. Il pensait qu’ainsi, les Rois rejetteraient l’influence des « Mages » de la Renaissance pour pouvoir préparer rationnellement l’avènement d’un ordre nouveau, conforme au vœu de la société des Rose+croix, dont F. Bacon est reconnu en avoir été un membre éminent, bien sûr dans le secret qui prévalait au XVI° siècle.
Et, conformément au souhait de Francis Bacon exprimé dans "Nova Atlantis", le règlement intérieur de la « Royal Society » spécifiait que les travaux des savants devaient servir le bien commun sous l’égide de « la raison générale de l’humanité ». C’est d’ailleurs cela qui permit à l’Angleterre de dominer économiquement le monde durant les 2 siècles suivants.
Cependant, du fait que le nouveau Roi d’Angleterre, George de Hanovre, ne parlant pas l’anglais, ne réunissait plus la « Royal Society » depuis son accession au trône en 1714,  ce sont des membres de la "Royal Society", dont Desaguliers, qui créèrent la  Grande Loge de Westminster au solstice d’été de 1717, dans le but secret de pouvoir remplir cette fonction informelle de conseiller les hommes politiques au service de la bonne gouvernance et du bonheur de l’humanité. C’est pourquoi les « Constitutions «  d’Anderson ont pour 1er article  la règle de réunir des « gens de bien et loyaux » ayant le souci d’œuvrer pour le bien de l’humanité.
Il faut aussi savoir que, par souci d’instaurer la tolérance au sein de son groupe, la « Royal Society » avait dans son règlement intérieur que  l’athéisme ne doit pas être "stupide", pour la simple raison qu’un tel ordonnancement de l'univers ne pouvait être que l’œuvre d'une puissance divine, dénommée "Grand Architecte". Par contre, elle admettait qu'une certaine forme d’athéisme puisse se développer en réponse aux abus du pouvoir religieux, contraires au bien commun. Et c’est pourquoi le règlement intérieur de la « Royal Society » avait interdit toutes discussions à caractère politique ou religieux, et exigé que tout désaccord entre ses membres soit exprimé avec civilité. Or, c'est justement ce qu'on retrouvera comme règle des travaux en loge.
Par ailleurs, les travaux de l’équipe de Newton, (dont Desaguliers était le secrétaire général) ayant établi que l'univers est gouverné par la loi de gravitation universelle, cela ne fit que renforcer le prestige de l’alchimie et de la Kabbale, dont le contenu affirme que « tout ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ».
Ce concept put ainsi être repris dans les hauts grades du REAA.

LE ROLE DES « ANTIQUARIANS » DANS LE DIVORCE ENTRE LA FM ANGLAISE ET LA FM FRANÇAISE
Une opposition avait existé entre 2 sous-groupes de l’ « Invisible College », les « Antients » et les « Moderns ». Ils donnèrent deux idéologies opposées au sein de la « Royal Society » :
ü   d’une part, ceux qui tenaient aux traditions druidiques et à leur Vérité Primordiale, surnommés "Antients" et croyants dogmatiques ;
ü   et d’autre part, ceux qui croyaient au progrès des sciences, surnommé "Moderns", plutôt déistes, regroupés autour de Newton et Desaguliers.
Cette dualité se répercutera plus tard sur l’évolution de la Franc-maçonnerie anglaise. En effet, 6 mois après la création, au solstice d’été de 1717, de la « Grande Loge » de Westminster, par le groupe des « Moderns » dirigé par J.T. Desaguliers, un autre groupe d « Antients » créèrent, au solstice d’hiver de 1717, une autre "Grande Loge », concurrente, dite druidique.
Ces 2 obédiences londoniennes se feront concurrence jusqu’en 1738, où interviendra un 1er rapprochement avec la 1ère révision des "Constitutions" de 1723 portant sur une foi en un « Dieu révélé » remplaçant la « Loi Morale » conçue par les Pasteurs Anderson et Desaguliers dans l’édition de 1723.
Puis, en 1813, les 2 Grandes Loges fusionneront en « Grande Loge Unie d’Angleterre », dominée par les « Antients » qui imposèrent la foi dogmatique en Dieu révélé de la Chrétienté. Cela débouchera sur la rupture avec la Franc-maçonnerie française, attachée à la laïcité et au déisme des « Moderns », la loi morale, plus conformes à la philosophie des Lumières. La rupture définitive interviendra au Convent de Lausanne en 1875, suite à l’adoption par le GODF du principe de « GADLU », et se différentiant de la GLUA, obédience anglaise se réclamant d’être la seule autorisée à donner sa patente à une seule obédience par pays, qu’elle qualifie de « régulière ».

LIENS ENTRE LOGES OPERATIVES ECOSSAISES ET LA FM
Rien ne prédispose normalement de passer des professions manuelles à une association de cherchants intellectuels. Il a fallu un concours de circonstances exceptionnel pour que des Universitaires anglais empruntent à des loges de maçons opératifs leurs mots de passe ainsi que leur rituel. Comment cela a-t-il pu se passer ?
Il s’est trouvé qu’en 1598/1599, Jacques VI d’Ecosse, un Roi de la Renaissance, ayant le souci de rattraper le retard de développement de son royaume par rapport aux autres royaumes d’Angleterre et de France, qui avaient déjà acquis leur propre style architectural, a décidé de confier à son intendant des édifices royaux, William Schaw, le soin de former des maçons/architectes, capables de créer un nouveau style d’architecture qui n’ait rien à envier aux autres royaumes.
Or, Jacques VI d’Ecosse était féru des doctrines ésotériques de l’Antiquité et notamment des doctrines ésotériques de l’hermétisme, et il estimait qu’en les faisant enseigner aux élèves maçons/architectes, cela les rendrait plus intelligents et plus créatifs, et donc capables de créer un nouvel ordre architectural à sa gloire. Et il fit mettre à leur programme d’enseignement, ces doctrines ésotériques ainsi que « l’Art de la mémoire » qui devait servir à les mémoriser pour mieux les assimiler.
Et pour enseigner ces matières, ignorées des loges opératives du Moyen-âge, il a dû faire appel à des enseignants-chercheurs de l’Université d’Oxford, réputée en la matière, puisque, même le Père dominicain Giordano Bruno dut s’y rendre plusieurs fois, venant d’Italie, pour enrichir ses connaissances hermétistes et les enseigner avant d’être brûlé comme hérétique en 1600 du fait que ces sciences étaient condamnées par Rome.
Et, durant 26 ans, de 1599 au décès de Jacques VI en 1625, des enseignants anglais vont donc venir former les maçons-architectes écossais dans une trentaine de loges de Schaw, répandues à travers l’Ecosse.
Puis, lorsque la guerre civile anglaise sévira entre 1629 et 1659, ces Intellectuels anglais, rentrés d’Ecosse (ayant reçu dans ces loges opératives dites de Schaw, le mot de passe ainsi que les signes de reconnaissance et la connaissance du rituel de ces loges en s’y faisant initier préalablement à l’autorisation d’y entrer comme « accepted free mason », càdire acceptés et libérés de leurs obligations opératives), et choqués par l’intolérance pratiquée par les divers protagonistes de cette guerre civile, durent se rencontrer et se réunir en secret et en divers lieux, en usant des signes de reconnaissance et du « mot de maçon » leur permettant de se faire mutuellement confiance. Et, étant acquis à la philosophie de Francis Bacon qui avait animé l’ « Invisible College », dont ils avaient été membres au cours de leurs études et recherches à Oxford,  ils devaient sûrement discuter des moyens de résoudre leur drame national de guerre civile, qui se déroulait sous leurs yeux.  
Et, comme cela était déjà de coutume dans « l’Invisible College » qu’ils avaient fréquenté à Oxford, ils ont dû reconduire cette habitude de se réunir dans une auberge (« Tavern » en anglais), pour se reconnaître et travailler ensemble à l’abri des regards pour l’amélioration de la société. Et, pour donner un caractère solennel à ces réunions, rien de plus facile que de s’inspirer des pratiques des loges opératives qu’ils avaient fréquentées en Ecosse en y enseignant. Et, par la suite, ils ont dû recruter d’autres Intellectuels, cherchant le bien public, en les initiant et en les baptisant aussi de « accepted free mason », comme eux-mêmes l’avaient été dans les loges opératives d’Ecosse, dites « loges Schaw ».
Et c’est pourquoi nous retrouvons dans nos rituels du 1er et du 2nd degré (dans les loges Schaw il n’y avait que 2 grades, « apprenti entrant » et « apprenti accompli ») de fortes similitudes avec les 2 rituels des loges de Kilwinning, d’Edimbourg ou d’Aberdeen du début XVII° siècle, que William Schaw avait été pêché dans les « Old Charges » ou « Anciens devoirs », qu’il avait trouvé sur le Continent. Et, c’est ainsi qu’ils reçurent le mot de maçon, à l’occasion de leur acceptation en loge, d’où le titre de « ACCEPTED FREE MASON », signifiant qu’il était accepté en loge et, à la fois, libéré de ses obligations opératives de maçon/architecte.                                      J’ai Dit.         N. M. Kalife loeildecain@yahoo.fr

dimanche 12 décembre 2010

L'Agence de Presse Maçonnique Roumaine boycotte le Blog hiram.be de Jiri Pragman








Suite aux agissements de Jiri Pragman, l’Agence de Presse Maçonnique Roumaine boycotte son Blog hiram.be

Voici le Communiqué de l’Agence Roumaine de Presse Maçonnique

En raison du fait que Jiri Pragman propriétaire de Hiram.be a attaqué il y a quelques mois l’Agence de Presse Maçonnique de Roumanie ainsi que le Blog du Monde Maçonnique (LMM), sans qu’il ait eu avec lui aucun désaccord, ni malentendu, l’Agence de Presse Maçonnique Roumaine (APMR) a décidé d’imposer un embargo sur tous type d’articles en provenance du blog de Jiri Pragman (hiram.be).

jeudi 9 décembre 2010

Un Arabe Israélien Nadim Mansour élu Grand Maître de la Grande Loge d'Israël



Un Arabe Israélien Nadim Mansour élu Grand Maître de la Grande Loge d'Israël

Nadim Mansour, arabe israélien de confession grec-orthodoxe, a été élu Grand-Maître de la Grande de L’Etat d’Israël . Il sera « installé » le 25 février prochain ( 2011), son mandat courant sur deux ans. 32ème Grand-Maître depuis la fondation de la GLEI, le 20 octobre 1953, il en est aussi le deuxième d’origine arabe, après Jamil Shalhoub (1981-1982), le 3ème si l’on prend en compte Yakob Nazee, Grand-Maître de la Grande Loge Nationale de Palestine de 1933 à 1940.
Nadim Mansour, 66 ans, est né à Haïfa, mais c’est à Akko (St-Jean d’Acre), où ses parents ont décidé de s’établir, qu’il vit depuis 61 ans. C’est un fiscaliste, aujourd’hui à la retraite. Il est l’un des principaux membres du conseil exécutif de la communauté grec-orthodoxe en Israël.
Au plan maçonnique, il a été initié le 17 mars 1971 à la Loge Akko n° 36, dont son père, Elias, fut l’un des membres-fondateurs. En 1980, il en devint le Vénérable Maître. Par la suite, Nadim Mansour occupa diverses fonctions au sein de la GLEI, gravissant les degrés de la hiérarchie maçonnique. Par ailleurs, Nadim Mansour est 33ème degré du Rite Ecossais Ancien et Accepté.
source : http://www.grandorientarabe.org/

Traité de Reconnaissance et d'Amitié entre le Grand Orient Arabe Oecuménique ( GOAO ) et la Grande Loge des Cultures et de Spiritualité ( GLCS )

Communiqué Commun GOAO / GLCS
Le Grand Orient Arabe Œcuménique et la Grande Loge des Cultures et de Spiritualité communiquent ce qui suit :
- En date du 7 Décembre 2010, et à l'issue de la réunion entre les Sérénissimes Grands Maîtres Jean-Marc ARACTINGI pour le G.O.A.O. et Marcel LAURENT pour la G.L.C.S., un protocole de reconnaissance mutuelle et d'amitié a été signé. 
Ce Protocole met à disposition des sœurs et des frères appartenant aux deux Obédiences, outre toutes facilités de visites, les locaux respectifs des obédiences aussi bien en France qu'à l'Étranger.

mercredi 8 décembre 2010

La Grande Loge Roumaine des Rites Confédérés devient La Grande Loge Européenne Confédérée

Pierre Dutron



Objet : Passation de pouvoirs et de charges ....
Un an après sa création et installation, la GLRRC, fait passation de toutes ses charges reçues, à la G.L.E.C..
Grande Loge Européenne Confédérée.
Les organes et instances de gouvernance de l'Ordre sont inchangées, tant au niveau de son Suprême Conseil que de son Souverain Sanctuaire, le Sérénissime Grand Maître reste donc Pierre Dutron.

lundi 6 décembre 2010

Franc-Maçonnerie et Islamité : Partage de Culture et d'Amitié



Partage de Culture et d'Amitié

Jean-marc Aractingi,, est le Grand Maître du Grand Orient Arabe Oeucuménique,ingénieur et diplomate,  ancien chargé de cours à l'ISAA (Ecole d'Application de l'AgroParistech et de l'Ecole Polytechnique) et Christian Lochon, ancien attaché culturel au Proche-Oreint et en Afique et ancien directeur des études et de la recherche du centre des Hautes études sur l'Afrique et l'Asie moderne (CHEAM) tous deux nous proposent dans ce livre de découverte de partir à la compréhension des Secrets initiatiques en Islam et des rituels maçonniques rejoignant ainsi la Queste de notre Ordre, un pied en Occident et un pied en Orient. La situation toute particulière du monde Musulman nous fait opter intellectuellement pour l'absence de structures philosophiques, corporatives ou ésotériques, car elles exigent Paix, et discipline,reconnaissance de l'Autre dans sa différence et Fraternité, recherche spirituelle et cohésion sociale, comme l'indique Jean-Marc Aractingi et Christian Lochon. Pourtant cet ouvrage nous invite à replacer l'Islam dans la marche de l'Humanité et de l'Humanisme, ils nous font découvrir un parcours commun sur les possibilités d'ouverture sur une appartenance à es structures philosophiques et humanistes. La lecture et l'étude de ce livre est, pour nous une source d'enrichissement qu'il ne nous faut pas négliger, je vous recommande tout particulièrement la lecture de ce livre:'Secrets initiatiques en Islam et rituels maçonniques de Jean-Marc Aractingi et Christian Lochon aux éditions Harmattan, sur Internetharmattan1@wanadoo.fr

Source: Royale Observance Templière

vendredi 3 décembre 2010

Une Loge Sioniste au Grand Orient de France!!

Le Printemps des Sayanim
Par Jacob Cohen

Voici un extrait de son interview:

Vous donnez une grande importance à la franc-maçonnerie dans votre livre. Pourquoi ?

La franc-maçonnerie me paraît une illustration parfaite du travail d’infiltration et de propagande mené par les sayanim( Les sayanim – informateurs en hébreu – sont des Juifs de la diaspora qui, par « patriotisme », acceptent de collaborer ponctuellement avec le Mossad, ou autres institutions sionistes, leur apportant l’aide nécessaire dans le domaine de leur compétence.)
D’abord pour montrer qu’aucun domaine ne leur échappe. Il n’y a pas de petits profits. Là où on peut pousser à la défense d’Israël, on le fait sans états d’âme. Par ailleurs, cela montre que les juifs sionistes ne reculent devant rien. Car peu de gens ignorent – même si on n’est pas familier avec la franc-maçonnerie – que celle-ci est d’abord laïque, ouverte à tous sans distinction de race, de religion, ou d’orientation politique. Et voilà que des franc-maçons juifs et sionistes créent en 2002 une loge spécifiquement juive, et sioniste pour défendre Israël. Je l’ai vécu personnellement, car j’ai été franc-maçon pendant près de 17 ans. Cela s’est passé en 2002, au plus fort de la seconde intifada. Cela n’était pas dit expressément, car c’est contraire à l’éthique maçonnique, mais dans les faits cela revenait au même. Ne devinant pas de quel bord j’étais, ces frères m’ont mis au parfum sans ambages. Et à mon avis c’était couvert par les instances supérieures. Tout ce qui se disait dans la loge était favorable à Israël (voir le 1er chapitre et la conférence tendant à faire un parallèle entre les réfugiés palestiniens et les juifs partis des pays arabes, souvent à l’instigation du Mossad). Et chaque année, la loge organise un « voyage d’information » en Israël, encadré par des fonctionnaires du ministère israélien des Affaires étrangères.
Un de mes personnages principaux, Youssef El Kouhen, va subir les foudres des sayanim franc-maçons. Fils d’immigrés maghrébins, il pense faire un pas décisif dans son intégration républicaine en étant admis au sein du Grand Orient. Mais ayant découvert l’existence de cette loge « judéo-sioniste », il va tenter, avec d’autres frères arabes de contrer leur propagande en créant une loge pro-palestinienne. Mais là il va se heurter à la puissance du lobby sioniste implanté au Grand Orient de France et subira une défaite cinglante. Ce lobby va agir au mépris de toutes les lois de l’Obédience.


Le Printemps des Sayanim est édité chez l’Harmattan

Né en 1944 à Meknès, Jacob Cohen obtient une licence en Droit (Casablanca) et le diplôme de Sciences-Po (Paris). Il vit à Berlin et Montréal avant de revenir à Casablanca, où il est maître-assistant à la faculté de Droit, de 1978 à 1987. Il vit depuis à Paris. Il a déjà publié Les noces du commissaire, Moi, Latifa S., Du danger de monter sur la terrasse, L’espionne et le journaliste.

mercredi 1 décembre 2010

Un nouveau blog dédié aux articles de Jiri Pragman ( Blog Maçonnique ) par un artiste en herbe ! un regard sur notre époque --art...

Un nouveau blog se voulant être un regard sur notre époque:

 http://www.un regard sur notre époque --art singulier in provence: La Franc ...

reprend uniquement les articles de Jiri Pragman !! L'auteur du nom de Jean-Louis Oustric nous promet chaque jour des posts qu'il défini comme étant :
" son travail artistique"!

Voici son premier Chef - d'Oeuvre :

La Franc-Maçonnerie et Le Monde des Religions
"– Envoyé à l'aide de la barre d'outils Google"
Le Blog Maçonnique a changé. Tout au moins dans sa forme. Une 4e version est apparue le week-end dernier. Le but ? Mieux mettre en évidence les articles. Comment ? En changeant de maquette et en enlevant des modules ajoutés au fil des ans. Vors remarques sont les bienvenues.

Par ailleurs, à l'approche des fêtes, le Blog Maçonnique vous rappelle que vous pouvez contribuer à son financement en cliquant sur les annonces Google ou en acquérant des livres en ligne via les liens Amazon ou La Cale Sèche. Les commissions de vente permettent de couvrir les frais de CMS, de noms de domaine, de documentation,...
( Marchand de Temples? )

J'en profite pour vous souhaiter, à vous et à vos proches, d'excellentes fêtes de fin d'année.
La Franc-Maçonnerie et Le Monde des Religions
Dans la presse
La Franc-Maçonnerie et Le Monde des Religions
01/12/2010 | Jiri Pragman

Le Monde des Religions ne peut cependant pas être catalogué dans la catégorie des périodiques à marronniers. La revue dirigée par Frédéric Lenoir, le co-auteur de La Saga des francs-maçons ne dédaigne cependant pas la Franc-Maçonnerie. D'où le succès du hors série 20 clés pour comprendre la........

mardi 30 novembre 2010

L’Elysée et Sarkozy soutenus par la franc-maçonnerie ?

Philippe Carhon , le 30 novembre 2010  
C'est en tout cas ce que laisse penser cette lettre signée François Stifani, grand maître de la Grande Loge nationale française (GLNF, 43 000 frères), et adressée à Nicolas Sarkozy le 19 janvier 2009 où l'on peut lire :

Lettre-glnf-a-sarkozy 
Tapez sur l'image pour l'aggrandir

"Permettez-moi de vous adresser ce courrier pour vous faire part de mon soutien actif à Christian Blanc, Brice Hortefeux, Roger Karoutchi, Hubert Falco et Christine Boutin.  
En effet, j'apprécie particulièrement ces personnalités pour leurs qualités humaines, leur détermination et leur sens de l'intérêt général. Je leur apporterai toute l'aide dont ils ont besoin dans leurs projets, comme l'ensemble des Maçons de mon obédience le fait avec vous. Vous êtes le premier président de la République avec lequel nous sommes totalement en accord."  

Réponse de Nicolas Sarkozy, authentifiée par l'Elysée :

"La confiance que vous me témoignez et le soutien résolu dont vous m'assurez me confortent dans ma ferme volonté de poursuivre le mouvement de réformes engagé pour adapter notre pays aux contraintes nouvelles et lui conférer une place déterminante dans l'évolution du Monde"

vendredi 26 novembre 2010

Maçonnerie Française : le 19 janvier 2011, l’aube de la renaissance ?

La Maçonnerie Française, ce « Club des 9 » comme on l’appelait (1) avait connu de grandes heures au tout début des années 2000, du temps d’Alain Bauer (GODF), Michel Barat (GLDF), Sylvia Graz (FFDH) et Marie-France Picart (GLFF). Le 5 mai 2002, les neuf obédiences « libérales et adogmatiques » avaient pris position en faveur du « seul candidat républicain » invitant chacun à « s’opposer civiquement au Front national, à son candidat, à ses idées xénophobes et extrémistes« .
Le soufflet est vite retombé, et, de l’aveu de beaucoup, la Maçonnerie Française avait depuis une demi-douzaine d’années plutôt un encéphalogramme plat.
« Dès le lendemain de mon élection comme grande maîtresse [au convent de septembre 2009], j’ai relancé l’idée, car je crois que nous pouvons parler d’une même voix, tout en respectant nos sensibilités« , m’explique Denise Oberlin (GLFF). Elle semble parvenir à ses fins. J’avais préalablement appris auprès de Guy Arcizet, grand maître du GODF, qu’une conférence de presse des neuf obédiences devrait se tenir le 19 janvier à 8 h 30.
La Maçonnerie Française ne peut pas associer la Grande Loge nationale française (GLNF), dont les frères n’ont pas le droit de visiter les autres obédiences. Cette relance de la Maçonnerie française a-t-elle un lien avec la crise interminable de la GLNF ?
(1) Grand Orient de France (GODF), Grande Loge de France (GLDF), Fédération française du Droit humain (FFDH), Grande Loge Féminine de France (GLFF), Grande Loge traditionnelle et Symbolique Opéra (GLTSO), Grande Loge mixte de France (GLMF), Grande Loge mixte universelle (GLMU), Grande Loge Féminine de Memphis-Misraïm (GLFMM), Loge nationale française (LNF).
source : blog de François Koch

jeudi 25 novembre 2010

Des Grands Maîtres Francs-Maçons sonnent l’alarme sur l’État actuel de la Franc-Maçonnerie

Suite aux nombreuses affaires qui ont ternies ces derniers temps l’image de la franc-maçonnerie, relayées en cela par les médias : journaux, Internet, blogs maçonniques poursuivant le sensationnel (voir nos précédents articles), on peut relever l’appel de deux grands maîtres pour retrouver la vraie lumière.
Le premier émanent du Grand Maître de la Grande Loge Roumaine des Rites Confédérés, Pierre Dutron, qui a  publié sur FaceBook dans la page R.I.T.E. :

le débat est lancé.....quelle maçonnerie pour notre 3e millénaire !!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Merci à toutes et tous pour votre ralliement en force ... +10% en une journée cela nous conforte dans notre ligne et action fraternelle et universelle, bientôt nous serons en mesure de vous donner des informations relativement importantes sur l'évolution de la maçonner...ie universelle en dehors des grandes obédiences mammouth ou dinosaures que tout le monde connaît et qui... de plus en plus sont à la une de l'actualité, pas souvent en positif par ailleurs. Dérive, tendance passagère, ou bien la quantité nuirait-elle à la qualité c'est une question que l'on est ne droit de se poser ........ Dans cette société de l'argent fou, de l'argent roi, de l'argent qui tue tout ce qu'il touche, avons nous été assez prudent dans nos recrutement, avons nous suffisamment écartés les curieux, affairistes, maffieux et autres marchands du temple ? Poser la question, c'est commencé à y répondre. Bonne réflexion.


Le second  émanent de Jean-Marc Aractingi, Grand Maître du Grand Orient Arabe Œcuménique qui, en lançant son cri d’alarme  "La Franc-maçonnerie serait-elle malade de ses « Frères " ?
répond implicitement à la question posée par Pierre Dutron  (Voir l’article paru sur le blog de GADLU.INFO en date du 25 Novembre 2010) .

Notons par ailleurs que la  «  la théorie du complot » persiste toujours, puisqu’on peut voir sur un site le texte suivant :



Tapez sur l'image pour l'aggrandir




Comme le remarque le site du GOAO : "La « théorie du complot » a toujours bonne presse, d’autant meilleure qu’elle est généralement corrélée avec la faiblesse du Q.I. de son lectorat.

sources : Facebook , page du R.I.T.E.
             blog : http://www.gadlu.info/
             site du G.O.A.O.: http://www.goao.org/

L’imminente destruction de la France sous l’empire franc-maçon matérialiste


Les 120.000 francs-maçons qui dirigent la France, ou l’architecture administrative selon le compas et l’équerre
Des archives bien encombrantes
La synarchie d’empire, un concept dévoyé
Le martinisme mis en accusation, petit croche-pieds entre écoles d’initiés
Responsabilités maçonniques majeures
John Lloyds, pour Mecanopolis, le 20 novembre 2010

« Que vous soyez blanc, jaune ou noir, nos temples vous sont ouverts, à la seule condition toutefois , qu’au dessus de vos croyances et de vos convictions, que nous admettons et que nous respectons, vous partagiez notre croyance millénaire et traditionnelle en l’existence de la perfection ». Ainsi fut présentée la Franc-Maçonnerie par le Grand Maître de la Grande Loge de France en 1959, il y a un demi-siècle (1). Des obédiences qui entendent placer la « perfection » au dessus de toute conviction, et c’est tout à leur honneur, devaient être des parangons de vertu. Les années ont passé depuis cette déclaration, et plus encore depuis la constitution d’Anderson. Ceux qui se situaient « au-dessus de toutes croyances », les frères de ladite Franc-Maçonnerie, ont été tachés par quelques « affaires » ; rien de bien grave, selon eux, quelques moutons noirs, vite écartés … Mais ces petites taches s’estompent pour devenir insignifiantes derrière ce fond obscur que l’histoire officielle n’a jamais dévoilé. Peut-être même toutes ces petites magouilles fraternelles eurent-elles intérêt à apparaître de temps à autre, pour détourner l’attention, et pour masquer les abysses qui les génèrent … Chroniques d’un pouvoir sombre qui détruit la France de longue date…
« Je sais comment on s’élève dans le monde ; en foulant à chaque marche quelque chose de sacré. » Henry de Montherlant
120.000 maçons, c’est le chiffre avancé par le mensuel « Capital » (1). S’il n’y a pas 120.000 postes clés, il y a 120.000 mailles d’un réseau d’influence qui recouvre l’ensemble du système décisionnaire français. Certes les lois se votent selon un principe législatif sur lequel l’emprise maçonnique n’est pas démontrée, mais leurs applications, leurs non-applications, leurs contournements, leurs interprétations sont, au même titre que les renvois d’ascenseur propriétaires, aux mains de postes clés occupés majoritairement par des maçons aidés de suppôts, maçons également, qui leur déblaient le terrain, au titre de la réciprocité. Un gros et très influent corps électoral dans les municipales, qui nécessite une maintenance quotidienne.
Selon Capital, les loges ont envahi tous les appareils d’état, ministères et administrations, organismes de haute finance, syndicats, enseignement, multinationales … Aucune décision importante en France ne se prend sans la divine bénédiction, la pression, ou l’influence d’un bienveillant frère. Les fraternelles, ces associations corporatistes indépendantes des conflits d’obédience, érigées pour la ressource du carnet d’adresse, ou les « club 50 », interdits en théorie par le GODF, mais présents dans 45 villes, servant aux petits soins des carrières de l’élite, remplacent avantageusement, par des passe-droits du sceau du grand architecte, les réseaux sociaux populaires. Comme le « Club 50″ de Poitiers, « une trentaine de membres parmi les plus influents de la ville » (2), très actif malgré l’interdiction de façade du Grand Orient.
C’est toute une liste multipolaire de réseaux d’influences que la mensuelle avance, segmentée selon les loges. 50.000 initiés au GODF (hôpitaux, enseignement, syndicats), 40.000 initiés à la GLNF (CCI, CGPME, magistrature), 30.000 à la GLDF (médecins, avocats, pharmaciens, journalistes). A commencer par le glaive et la balance, le ministère le plus sensible, censé donner l’exemple en matière d’indépendance : « 2 fraternelles, 400 membres au dîner du palais à Paris, comprenant juges, procureurs, avocats, comptent les plus prestigieuses superstars du barreau, sans parler de la chancellerie : Jean-Claude Marin, procureur de la république au TGI, Jean-Claude Magendie, premier président de la cour d’appel, Jean-Louis Nadal, procureur à la cour de cassation. Qui n’a pas entendu parler du procureur Montgolfier, ou du juge d’instruction Jean-Paul Renard, à Nice ? A Nancy, c’est à l’abbaye des prémontrés que se tient le dîner mensuel du club 50 local, le cercle Lothaire, et on y trouvait Philippe Vivier, ancien président du tribunal de commerce ». Que de passe-droits, de fonctions incompatibles et d’équations insolubles, imaginables par la simple théorie, au sein d’un tribunal, quand on sait que les frères ont fait voeux d’entraide …
A Toulouse, ce sont deux anciens présidents de tribunal, Joël Bobin et Joël Fiorenzo, appartenant respectivement au GO et à la GLNF, qui ont été dans l’obligation de démissionner, suite à un scandale judiciaire. Disculpés, ils n’en ont pas moins contribué à renforcer les suspicions sur un malaise persistant : « Le tribunal de commerce de Toulouse n’a pas échappé à la suspicion généralisée qui vise depuis maintenant quelques années la justice commerciale. Même si la démission, lundi 27 mars, de Joël Bobin, président du tribunal de commerce est motivée par une deuxième mise en examen qui n’a aucun rapport direct avec ses fonctions de magistrat consulaire, cet événement accentue le malaise d’une institution dont le fonctionnement est de plus en plus souvent remis en cause. […] Dans cette institution, où les juges sont des chefs d’entreprises cooptés par leurs pairs, la vie et la mort des entreprises en redressement ou liquidation judiciaires peuvent résulter parfois d’arrangements à la limite de la légalité. Syndics, avocats d’affaires, juges, mandataires… les circuits opaques de la justice commerciale sont régulièrement dénoncés par les petits commerçants et les entrepreneurs qui ne comprennent pas toujours les décisions qui leur sont imposées et dénoncent le « dépeçage » de leurs biens. » (3)
Banques et assurances, qui n’en croquent pas moins, peuvent aussi se vanter d’être aux premières loges, pour faire un jeu de mots malsain : Michel Baroin et Jean-Louis Pétriat (GMF), Charles Mihaud et Michel Sorbier (resp. ex-président du directoire et président de la fédération nationale de la Caisse d’épargne): « Les mutuelles et les banques coopératives, inventions maçonniques, sont presque des chasses gardées, tout comme le secteur du bâtiment » (4). Mais la banque championne toute catégorie dans l’essaimage des frères restera sans conteste le crédit agricole. Que les néophytes se reportent à l’étude de Sophie Coignard qui parle « d’état dans l’état » : « Elle détaille la longue guerre entre maçons et « indépendantistes » qui ravage le Crédit agricole durant les années 1980 : les premiers perdent, de justesse, malgré le soutien du nouveau directeur général, Jean-Paul Huchon. La banque verte multiplie, selon l’auteur, les affaires impliquant des maçons au sein du Crédit agricole : celle de la caisse de l’Yonne, toujours pas jugée, alors que plainte a été déposée contre le directeur en… 1993; celle de la Martinique-Guyane, achevée en mai 2008 par un protocole d’accord alors que son directeur devait 11 millions d’euros à la banque » (5)
Grandes entreprises sont également des chasses gardées, comme le remarque Challenges : « Les voies de certaines nominations sont parfois impénétrables. Le 11 juin, un communiqué révélait le nom du nouveau directeur général délégué d’Eutelsat Communications, premier opérateur européen de services par satellite : Michel de Rosen, HEC et énarque de 58 ans. Une surprise, car deux semaines plus tôt, c’est un autre nom qui circulait, celui de Christian Pinon, polytechnicien de 54 ans, PDG de GlobeCast, filiale de France Télécom. Pourquoi ce revirement ? «Pour le comprendre, il faut être initié, ironise un fin connaisseur du secteur. Michel de Rosen avait la faveur du président d’Eutelsat, Giuliano Berretta, qui n’est pas franc-maçon. Christian Pinon était soutenu par les réseaux maçonniques. Dans la galaxie télécoms-espace, les maçons forment une famille : Marcel Roulet [DG, puis PDG de France Télécom, de 1986 à 1995], le grand-père; Didier Lombard [actuel PDG], le père; Thierry Breton [ex- PDG], le fils; Michel Combes (Vodafone), Jean-Yves Le Gall (Arianespace), Frank Dangeard et Charles Dehelly (tous deux ex-Thomson), les petits-fils.» [...] Un homme d’affaires évoque, lui, les manoeuvres récentes de quelques «initiés» pour trouver un poste à Christian Streiff, sans emploi depuis son départ de Peugeot Citroën : «Serge Michel [82 ans, conseiller discret de patrons du CAC 40] a demandé à Henri Proglio [PDG de Veolia Environnement] de donner un coup de main à Streiff.» Bel exemple de solidarité maçonnique. Hélas, aucun des trois acteurs concernés ne le confirmera. En théorie, selon les grands maîtres des obédiences (fédérations de Loges), unanimes sur cette question, les frères sont tenus de se dévoiler «quand ils le peuvent». Mais, jusqu’à présent, à l’exception de Patrick Le Lay, l’ancien PDG de TF 1, aucune personnalité du CAC 40 n’a encore osé faire son coming out. Inutile de compter sur les «enfants de la veuve» pour un éventuel outing. Par serment, ils s’interdisent de dévoiler l’appartenance de leurs frères et soeurs » (4)
Les mairies, elles aussi, sont bien fournies en compas et équerres. En 2009, Jean-Marc Ayrault, député-maire PS de Nantes, a tenté de faire passer une subvention municipale de 400.000 euros aux deux loges locales. Le contentement des frères est, semble-t-il, très recherché. La mairie de Lille, du temps de Maurois comptait environ 50 frères. Depuis Martine Aubry, l’effectif s’est étoffé de nombreuses pointures, comme Alain Cacheux, député et vice-président de la communauté urbaine. Lyon, oppidum maçonnique, ne cache même pas l’influence de ses frères dans les affaires municipales : « Gérard Collomb n’a jamais dissimulé son appartenance au Grand-Orient. Mais le sénateur-maire de Lyon a préféré se faire initier à Paris. Nombre de ses adjoints fréquentent, eux, les loges lyonnaises et n’en font pas non plus mystère : Thierry Braillard, Jean-Louis Touraine, Jean-Michel Daclin… Dans le précédent mandat, Yvon Deschamps, grand argentier du PS départemental et alors adjoint aux finances, se montrait actif rue Garibaldi, le siège lyonnais du GO. Il se dit même que M. Deschamps a joué un rôle actif lors de l’élection de Gérard Collomb à la tête de la Communauté urbaine en 2001 en réunissant les frères de certains groupes politiques » (6)
L’exécutif, qui selon Le Monde du 20 octobre 2009, « estime pouvoir décider de tout et tout seul » (7), est un modèle de tour d’ivoire grouillant de frères. Selon Pierre Marion, ancien patron de la DGSE; « Le jeune patron du syndicat de policiers Synergie confie aussi son expérience : « Je reçois beaucoup de lettres marquées des trois points, ou qui se terminent par « fraternellement », et certains me serrent bizarrement la main lorsqu’ils me disent bonjour. » « Les commissaires eux-mêmes ne sont pas en reste [...] puisque, selon les estimations, 1 commissaire sur 4 est franc-maçon. [...] « Tout le monde parle de la proportion de francs-maçons chez les commissaires, plaisante l’un d’entre eux. Mais personne ne s’est jamais interrogé sur ce ratio chez les contrôleurs généraux, le grade supérieur. Là, je pense qu’on tourne à plus de 50 %. » (8)
« Une affirmation que tente de relativiser un des plus connus d’entre eux, Alain Bauer, ancien grand maître du Grand Orient et super-conseiller de Nicolas Sarkozy, notamment en matière de sécurité intérieure. En décembre 2007, il déclare à l’auteur : « Ce gouvernement est le plus a-maçonnique qui soit, puisque nous sommes à zéro franc-maçon. Même sous le gouvernement du maréchal Pétain à Vichy, il y en avait, hélas. » » (7). Certes Alain Bauer a parfaitement raison, sauf qu’il omet de préciser qu’il n’y a nul besoin d’être au gouvernement pour être influent, un simple coup de fil maçonnique suffit, par exemple pour la nomination d’un patron d’une grande administration française, comme le rappelle Le Point (9) :
« « Jamais je n’aurais pensé que les francs-maçons étaient aussi puissants ! » Cette réflexion effarée de Jean-Pierre Raffarin vient d’un épisode vécu lorsqu’il était Premier ministre. Il en garde un très mauvais souvenir : la mobilisation fraternelle l’a en effet empêché, malgré tous ses efforts, de nommer à la tête d’EDF, bastion franc-maçon, l’ancien ministre Francis Mer à la place de François Roussely, qui admet être proche des frères pour les avoir beaucoup fréquentés. Pour le défendre, un déluge de coups de téléphone s’abat sur Matignon. Il y avait tous les jours un appel de Bauer et un autre d’Henri Proglio, patron de Veolia, qui dément très mollement être initié. La bataille dure des semaines. Pour finir, les ligueurs ne sauvent pas Roussely, mais ont la peau de Mer. Raffarin en tremble encore »
Quelques membres du gouvernement suffisent d’ailleurs amplement, comme par exemple Guéant, cité par le Point : « Le cabinet du président de la République aussi compte plusieurs personnalités qui ont fréquenté les loges, à commencer par son plus proche collaborateur, le secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant ». Quel hasard que ce soit ce même Guéant qui mette tant d’ardeur a vouloir museler la presse par les voies dures, le dépôt de plainte, à défaut d’arguments convaincants : « Mediapart avait cité Guéant comme étant chargé des opérations de surveillance de certains journalistes qui enquêtent sur l’affaire Bettencourt, dans laquelle le nom du ministre du Travail, Eric Woerth, est cité » (10)
Certes, le gouvernement du président ne peut être taxé d’appartenance aux loges – quelques représentants et beaucoup de pions y suffisent – mais si Nicolas Sarkozy semble entretenir un profil incompatible au parcours maçonnique, il n’en distribue pas moins les largesses nécessaires à la progression des loges. Si la rumeur publique a tendance à clamer qu’il n’est pas franc-maçon, il n’en demeure pas moins que, selon Sophie Coignard (11), il est totalement immergé dans le milieu maçon (Il épouse la nièce de son mentor en 1982, le maçon Achille Peretti), milieu avec lequel il entretient d’étroits rapports, et peut signer occasionnellement de 3 points, notamment dans les courriers destinés aux syndicats policiers. Après Balladur, c’est par le milieu maçonnique, très dense à Neuilly, qu’il entamera sa remontée :
« Pendant sa traversée du désert, après la défaite d’Edouard Balladur, Nicolas Sarkozy a fréquenté, comme intervenant extérieur, plusieurs loges de Neuilly, dont La Lumière, celle de l’ancien sénateur Henri Caillavet, une des figures les plus marquantes du Grand Orient. Certains croient se souvenir de quelques appels du pied du maire de Neuilly, redevenu avocat, après la répudiation chiraquienne, pour approfondir les relations et aller plus loin si affinités. Ils assurent ne pas avoir donné suite, car Nicolas Sarkozy, déjà à l’époque, n’avait pas le profil pour recevoir la lumière. Il n’est pas interdit de voir dans cette évocation une sorte de rêve rétrospectif. Cependant, à défaut d’avoir expérimenté personnellement le cabinet de réflexion préalable au passage sous le bandeau, Sarkozy sait appliquer aux frères le traitement « segmenté » qu’il réserve à toutes les « communautés ». Cette vision de la société, où l’on ne s’adresse pas à l’ensemble des citoyens mais à chacun de ses sous-ensembles, marque très fortement sa communication avec les maçons. ». Une course aux échalotes maçonniques sans laquelle aucune présidence de la république n’est envisageable : « C’est la première fois dans l’histoire de la Ve République que les deux principaux candidats ont autant de francs-maçons dans leur entourage le plus proche » (8).

Mais les gamelles maçonnes ne datent pas d’hier. On peut remonter loin, très loin, à commencer par Vichy, pour commencer au plus près. C’est un dossier spécial de Science & Avenir (1) qui le révèle : Quand les russes récupérèrent en Allemagne, en 1945, les archives maçonniques et les dossiers noirs de l’occupation que les allemands avaient saisis en France et rapatriés chez eux, ils distillèrent la restitution pendant des décennies. Les premiers documents furent envoyés au général De Gaulle en 1966 sous forme de 193 cartons, le reste s’étalait sur les décennies suivantes :
« Depuis 1994, une partie de ces documents sont revenus en France. Mais étrangement, « nous n’avons pas localisé la totalité des fonds publics » s’étonne Sophie Coeuré (2). Avec l’application du délai de protection de 60 ans, ils devraient pourtant être accessibles à partir de 2003. Soit 40.000 dossiers appartenant au 2° bureau, les fonds de la sûreté générale du ministère de l’intérieur, qui se trouvent aux archives contemporaines de Fontainebleau, représentent 10.000 cartons, 600.000 dossiers individuels ! 2 millions de noms. Pour être fichés, les français l’étaient ! Cette surabondance d’information révèle les pratiques de l’administration française de l’époque [...] Les archives de la préfecture de police ont été directement restituées à celle-ci, contrairement à la loi de 1979 sur les devoirs de l’administration envers les archives publiques. Des dossiers de la gendarmerie figuraient parmi les listes d’inventaires, et on n’en trouverait plus trace. Revenus de Russie, ou perdus en route ? La DGSE aurait-elle fait son shopping avant les historiens ? »
Le fichage fut-il une pratique maçonnique ? Il faut remonter à la création de la laïcité pour mesurer les pratiques maçonnes. Quoi de plus naturel que de se créer du champ libre, de se dégager de l’ennemi héréditaire qu’était le catholicisme romain ? La république va donc servir de paravent, et la sempiternelle devise nationale « Liberté Egalité fraternité » deviendra l’étendard des libérateurs. La laïcité devient le bouillon de culture idéal dans lequel la franc-maçonnerie entend évoluer. Le journal poursuit :
« En ouvrant les cartons soviétiques, nous avons été surpris par le ton très virulent et lyrique employé par les maçons pour défendre cette valeur [la laïcité républicaine] … Citons notamment une lettre d’Anatole France : « Nous combattons enfin notre inique organisation sociale parce que, jeunes, nous sommes épris de liberté, de vérité, de fraternité, parce que notre société est bâtie sur la servitude, sur le mensonge, sur la haine ». »
C’est sur ce principe, qui fomentait depuis la fin du XIX° siècle, qu’Emile Combes (soutenu par Jean Jaurès) instaura le délit d’opinion par une circulaire du 20 juin 1902. L’affaire des fiches allait être lancée : les militaires pouvant être de connivence avec les réactionnaires voient leur nom apparaître sur des listes du gouvernement républicain : « Les purges et les discriminations combiennes affectent l’administration et l’éducation ; elles affectent aussi l’armée. Officiellement depuis mai 1904, mais sans doute depuis plus longtemps, le général Louis André, de l’état-major du ministre de la guerre, faisait établir des fiches sur les opinions et la vie privée des officiers [...] Vingt cinq mille fiches sont ainsi établies par les Francs-Maçons du Grand Orient de France, pour le compte du Ministère [...] 6 avril 1904 : « … Je vous envoie inclus la liste des officiers (capitaines et lieutenants) qui sont inscrits au tableau d’avancement et sur lesquels nous n’avons pas de renseignements. Le Ministre donnant un tour de faveur aux officiers républicains qui sont inscrits au tableau, il y a grand intérêt à ce que nous soyons fixés sur les sentiments politiques de chacun… ». L’histoire ne dit pas combien de soldats ont été inutilement sacrifiés dix ans plus tard, pendant la guerre 14-18, par des officiers incompétents qui tenaient leur grade de leurs amitiés politiques. » (3) Le capitaine Mollin, franc-maçon et gendre d’Anatole France, avec la bénédiction du Grand Orient, collectera les informations à destination du ministère de la guerre (10).
Si la disparition de certaines archives sensibles venues de Russie, concernant la seconde guerre mondiale, laisse à penser qu’on pourrait retrouver le même type de pratiques de fichage systématique opérées par les francs-maçons, on se heurtera à l’argument généralement développé par ces communautés à avoir souffert de l’exposition au génocide. Victimes de déportations, oui, certainement ils le furent, au titre de résistants, ou pour leur origine juive. Mais la résistance maçonne reste largement discutable. Si, effectivement, les frères étaient soupçonnés par le régime allemand de collusion avec la résistance, voire de soutenir la communauté juive ainsi que la haute finance anglaise, comme le soulignait Céline dans ses 3 pamphlets interdits, il n’en demeure pas moins que bon nombre d’entres eux cédèrent à la tentation, par conviction ou instinct de survie, d’apporter leur contribution au pouvoir allemand  :
« Pétain s’entoure de Francs-maçons connus : Camille Chautemps, François Casseigne, Ludovic-Oscar Frossard. Le maire de Vichy est confirmé dans ses fonctions ; il est pourtant Franc-maçon. Les Francs-maçons sont présents dans toute la presse collaborationniste : Emile Perrin, Alexandre Zévaes, Eugène Frot, Emile Périn, François Chasseigne, Raymond Froideval, Armand Charpentier à l’Oeuvre, Eugène Gerber, Jacques La Brède, René Martel à Paris-Soir, Marcelle Capy à Germinal, Emile Roche, Guy Zucarelli, René Brunet, Jean-Michel Renaitour aux Nouveaux Temps, Jean de la Hire au Matin, Georges Dumoulin, Charles Dhooghe, Paul Perrin à La France Socialiste. Curieusement, la loi du 13 août 1940 interdisant les sociétés secrètes ne cite jamais explicitement les obédiences de la Franc-Maçonnerie. La loi du 10 novembre 1941 prévoyait de purger l’administration, mais elle fut rendue inefficace quelques mois plus tard. Quand Laval revint au pouvoir, en 1942, il mit à la tête de la commission spéciale un homme à lui, Maurice Reclus. Laval ne lui cacha pas son objectif. Il fallait faire régner dans la commission « un esprit systématiquement libéral, en accordant toutes les dérogations possibles, en essayant de faire rentrer en masse les Maçons éliminés dans l’administration, la magistrature, l’armée, l’université. Dans ce sens-là, allez fort, aussi fort que vous voudrez ; je vous couvre entièrement par des instructions formelles ». » (4)
Laval était le protégé d’Otto Abetz, ambassadeur allemand à Paris, qui intervint notamment en 1940 pour le tirer des griffes de son arrestation et le placer sous la protection de la police allemande à Paris. Nul ne saura si c’est par l’influence d’Abetz, membre de la loge Goethe de la GLF (5), que Laval ordonna la réintégration de la franc-maçonnerie quand il fut nommé chef du gouvernement en 1942. Certes, la franc-maçonnerie a souffert d’une forte propagande à son encontre, en dépit du fait que la seule maçonnerie interdite était celle jugée par le régime nazi trop proche de l’obédience juive, mais le bilan de sa persécution restera très limité, et elle reprend ses fonctions avec Laval : « Des affiches dénoncent l’emprise des francs-maçons sur les républicains, leur collusion avec les Anglo-Saxons, leurs liens avec les juifs [...] Parmi les 64 000 francs-maçons recensés par le Service des sociétés secrètes, 6 000 francs-maçons ont été inquiétés et près de 1 000 ont été déportés, souvent pour engagement dans la Résistance. Environ 500 francs-maçons ont été fusillés ou sont morts en déportation. L’ostracisme du gouvernement à Vichy a eu des effets divers sur lequel pèse encore le silence » (6). 500 victimes ! Un drame évidemment, mais en proportion cela fait moins de 1% de l’effectif, très largement instrumentalisé par la Franc-Maçonnerie d’aujourd’hui pour cultiver une position victimaire
Si la participation au gouvernement de Vichy de la franc-maçonnerie française est établie, il restera certainement impossible de connaître le niveau de collaboration où elle s’est engagée. Toutefois certaines personnalités maçonnes apportent des éclaircissements très suggestifs :
- Alexandre Zévaès (Alexandre Bourson), auteur de « Jean Jaurès en apôtre du rapprochement franco-allemand » (7), collaborateur au journal « l’oeuvre », journal clairement antisémite sous l’occupation, dirigé par Marcel Déat (fondateur du parti socialiste de France-Union Jean Jaurès, puis membre du Rassemblement National Populaire, un des 3 partis officiellement néo-nazis, nommé ministre du Travail et de la solidarité nationale du régime de Vichy en 44)
- Georges Dumoulin, secrétaire CGT et de la SFIO (ancêtre du parti socialiste), également dirigeant du Rassemblement National Populaire, puis embauché en 44 par Déat au ministère du Travail et de la solidarité nationale du régime de Vichy
- Jean Luchaire, placé par Abetz, directeur des « Nouveaux temps », journal à grand tirage pro-nazi, avec Guy Zucarelli comme rédacteur en chef, lui aussi maçon
- Eugène Schueller, franc-maçon, membre de la Cagoule et du MSR (Mouvement social Révolutionnaire, proche du RPN de Déat), PDG de L’Oréal Monsavon, qui confia le magazine « Votre Beauté » à un certain François Mitterrand (8). Schueller sortira blanchi en dépit de son activisme collaborationniste en raison de puissants appuis politiques (dont André Bettencourt et François Mitterrand). « L’Oréal a ainsi « recyclé » plusieurs anciens cagoulards. Le passé resurgit : celui de Schueller et, plus tard, celui de son gendre, André Bettencourt, dont on exhumera en 1994 des écrits antisémites parus dans La Terre française, l’hebdomadaire de la Propaganda Staffel » (9).
40 ans après Emile Combes, la pratique du fichage n’avait pas disparu dans la franc-maçonnerie :  » L’Affaire des Fiches eut aussi des retombées tardives. Si Pétain demanda ardemment dès août 1940, bien avant le statut des juifs, la loi sur la dissolution des sociétés secrètes (c’est à dire l’interdiction de la Franc-Maçonnerie), c’est parce qu’il avait toujours pensé que son avancement avait été retardé à cause de sa fiche. Cet être mesquin et vindicatif portera toujours une haine inexpugnable à la Franc-Maçonnerie et aux francs-maçons dont il supervisa personnellement les persécutions sous le régime collaborationniste de Vichy. La fiche du colonel Pétain, rédigé par le capitaine Pasquier alors que le futur Maréchal commandait le 104ème de ligne est ainsi rédigée: « Passé à l’école de Guerre. Inconnu, mais des renseignements nouveaux et sérieux le donnent comme professant des idées nationalistes et cléricales ». On ne pouvait voir plus clair que le frère Pasquier » (10)
Naturellement, tous les francs-maçons n’étaient pas collaborateurs, loin s’en faut. Le résistant Jean Zay, condamné par le gouvernement de Vichy comme franc-maçon, juif, anti-hitlérien, finira, en héros de guerre, lâchement abattu en forêt par des conspirateurs à la solde de Laval … qui avait remis la franc-maçonnerie en place : petits meurtres dans la fraternité!  Mais les différentes destinations que prirent les fragments divergents de la franc-maçonnerie après son éclatement en 1940 montrent que les obédiences mènent à tout, et que, in fine, la philosophie maçonnique est une espèce de pâte à modeler protéiforme qui s’interprète comme bon semble, au gré humoral de ses pratiquants et selon leurs opportunités. Une subjectivité si large donnant lieu à des interprétations si extrêmes laisse songeur.

2 millions de noms fichés, selon Sophie Coeuré, c’est une oeuvre considérable, qui n’a rien à envier, toute proportion gardée, aux écoutes que Mitterrand avait généralisées. Selon l’historienne Annie Lacroix-Riz, qui s’appuit sur la consultation d’archives récemment publiques (1), « … une partie des élites françaises a mis en application le slogan bien connu « plutôt Hitler que le Front populaire »" (2). On comprend mieux cette collaboration active, ce fichage démesuré, quand on sait que le front populaire devait être évité à tout prix. Mais la maçonnerie d’époque inventa, ou prorogea, une troisième voie : fondée sur une groupe dissident de l’Action Française (qui compte dans ses rangs l’ennemi viscéral des maçons, Charles Maurras), se crée une officine plus radicale, « La Cagoule » (l’appellation fait référence à un cérémonial comparable au Klu Klux Klan), fondée par Eugène Deloncle, et à l’origine de la dynastie Bettencourt. Cette troisième voie prendra le nom de MSE (Mouvement Synarchique d’Empire) et sera popularisée par le Dr Henri Martin, et qui posa un rapport sur le bureau de Pétain indiquant que le MSE est le bras armé de « La Cagoule » :
« Leurs buts auraient été de faire échec à la révolution nationale mise en place par Pétain, contrôler l’industrie par le biais de groupes financiers internationaux et protéger les intérêts juifs et anglo-saxons. La note va circuler non seulement à Vichy, mais également à Washington, Londres et Berlin. En juillet, le « Rapport Chavin » présente le complot synarchique comme une tentative du capitalisme international pour « assujettir les économies des différents pays à un contrôle unique exercé par certains groupes de la haute banque »Selon A.G. Michel, le «Pacte synarchiste révolutionnaire pour l’empire français» fut rédigé en 1936 et est devenu un agenda politique réel à partir de 1945 à la conférence de Yalta. Ses mots d’ordres seraient ceux qu’ont propagés en France la franc-maçonnerie laïciste et socialiste du Grand Orient de France, tels que l’on peut en faire la synthèse en prenant connaissance des textes publiés lors de leur convents » (3)
Selon le document intitulé « Pacte synarchique », après la mort de Jean Coutrot, membre du Groupe X-Crise, conclusion fut tirée que le MSE, fondé en 1922, fut le bras armé de La Cagoule sous Vichy (4). Ce qui présuppose que l’activisme du MSE, virulent bien avant la guerre, fit traîner la savate au gouvernement français durant cette période, aux fins de précipiter la défaite française. C’est le montage d’un vaste consortium industriel et financier qui était en gestation avec l’Allemagne, principalement dirigé par la banque Worms et le Groupe X-Crise, suivant l’idée sous-jacente qu’Hitler représentait une alternative solide au communisme, croquemitaine absolu depuis la révolution russe de 1917 (5). L’idée était, selon Ulmann et Azeau, « l’instauration en Europe d’un ordre nouveau, un ordre synarchique qui ne serait pas celui d’Hitler, ni de Mussolini, tombé au rang de faire valoir du Führer, mais l’ordre européen de von Papen et de Goering, celui de Lord Halifax, de Pierre-Etienne Flandin, de Ciano, de Franco ».
L’oligarchie financière craignait par dessus tout la mise en place du plan Lautenbach par Von Schleicher, juste nommé chancelier, en coordination avec le New Deal de Roosevelt. Une catastrophe en perspective, une relance de l’économie par l’investissement et le crédit, alors que Schacht prévoyait la planche à billets et la conquête militaire : « L’oligarchie financière américaine, anglaise et allemande redoubla alors ses efforts pour obtenir la tête du chancelier [Von Schleicher] [...] Il fallait par conséquent agir rapidement. Une manoeuvre organisée par Schacht, impliquant le baron Schröder, von Papen et le fils du président von Hindenburg, Oskar, allait finir par convaincre le Président de congédier von Schleicher et de nommer Hitler à la chancellerie » (6). Schacht avait organisé le plan Young, après l’échec du plan Dawes (en raison de l’alourdissement de la dette allemande), que Lazard Brothers supervisait depuis l’Angleterre, en collaboration avec la J.P. Morgan, destiné à provoquer l’effondrement de l’Allemagne, plan sur le dos duquel s’engraissaient les banquiers. La Reichbank, constituée d’intérêts privés, vit sa direction prise par Schacht (jusque peu après la crise de 29, quand l’atmosphère devint chaude, puis après la prise de pouvoir d’Hitler), Schacht placé par Montagu Norman, qui dirigea la Banque d’Angleterre pendant un quart de siècle, Schacht approché depuis le traité de Versailles par un avocat américain de Wall Street, John Foster Dulles, émissaire du CFR (Council on Foreign Relations), qui fit l’intermédiaire avec la J.P. Morgan
La City ayant placé son pion Schacht à la tête des finances nazies, elle s’employa à ériger l’opacité de la finance internationale. Le Mécène de Schacht, Montagu Norman, fut l’artisan de la création des banques centrales, et notamment de la BRI (Banque des règlements internationaux), oeuvre de la FED américaine, privée elle aussi, et de la Banque d’Angleterre, dans le but de faciliter les transactions financières que la J.P. Morgan avait monté sous le nom du plan Young (ndlr : on constatera qu’encore et surtout à ce jour, dans toute son opacité, la BRI reste fédératrice des politiques bancaires (elles-mêmes à l’origine des mesures d’austérité), la dernière décision effective étant « Bâle III » (7) ). Schacht finira par imposer l’austérité populaire drastique qu’il défendait bec et ongle, au profit de la militarisation de l’Allemagne, et la BRI passera à travers Bretton Woods sans encombre, soutenue par les réseaux d’influence qui l’ont créée. Wall Street ne perdit pas une miette de ce chaos européen, après s’être gavé des montages financiers de la J.P. Morgan qui suivirent le traité de Versailles, divers scandales firent surface, comme la présence importante d’Henry Ford dans l’actionnariat d’IG Farben, ce géant de la chimie nazie, tristement célèbre pour sa production de Zyklon B, destiné aux camps d’exterminations. Henry Ford (décoré de la croix de l’aigle allemand par le régime nazi), qui avait déjà financé le national-socialisme à l’arrivée d’Hitler au pouvoir, s’était aussi illustré en finançant l’industrie automobile de Staline. D’autres figures importantes furent dénoncées dans cette participation au régime nazi via Farben : Paul Walburg, un banquier qui fut artisan actif dans la construction de la FED, également membre du CFR, Walter C. Teagle qui collabora, dans le domaine de la chimie, avec Farben, par l’intermédiaire de la Standard Oil dans des recherches de pointes. I.G. Farben & American I.G. étaient sous le contrôle de la FED (C.E. Mitchell, W. Teagle, P.M. Warburg), de Ford, de la Bank of Manhattan (Rockefeller), et de la Standard Oil (8).
L’oligarchie financière et industrielle avait déjà placé son emprise en Allemagne bien avant la prise de pouvoir d’Hitler, raison pour laquelle, d’ailleurs, elle ne pouvait laisser faire Von Schleicher, et raison pour laquelle elle fit tout pour propulser Hitler au pouvoir. Le financier Averell Harriman avait créé une filiale en Allemagne en 1922 (date de la création du MSE), puis un consortium à New York avec Fritz Thyssen, qui sera financier d’Hitler, la Union Banking. C’est à la tête du holding Harriman que sera nommé président un certain Prescott Bush, grand père de G.W. Bush. Harriman et Lazard travaillèrent étroitement avec Worms en France (Mines, finances, immobilier), qui possédait, selon Annie Lacroix-Riz, plus de la moitié de l’industrie française. La banque Worms étant « l’un des paniers où la Synarchie avait déposé quelques-uns de ses fruits mûrs » (9)
Si Vichy fut le creuset de l’oligarchie synarchique, elle fut également le creuset du frère ennemi, le planisme qui, s’il partait de l’idée de se détacher du marxisme, en appelait toutefois à l’économie mixte, matérialisée par une nationalisation des finances et de l’industrie, ce qui n’était pas pour séduire Worms et ses partenaires de Wall Street et de la City. Cette dissidence du SFIO, partagée par le syndicalisme dur et incarnée par Marcel Déat, sera largement collaborationniste. Sous l’impulsion d’une tentative d’unification des planistes (néo-socialistes) et des « planistes d’ingénieurs », incarnés initialement par le groupe X-Crise des polytechniciens, par le biais du plan du 9 juillet 1934, ce rassemblement inconciliable cède rapidement de part le caractère trop corporatiste du groupe X-Crise, jugé trop bourgeois par les ouvriers. L’artisan du plan du 9 juillet, Jean Coutrot, polytechnicien et membre du X-crise, est retrouvé mort en 1941. Déat crie au loup, il avait déjà dénoncé Darlan, à la tête de Vichy en 41, comme représentant attitré de Worms, il est vrai que Coutrot avait obtenu des appuis de Maud’hui de la banque Worms : « Son suicide provoque un vaste mouvement de dénonciation du « complot synarchique ». Coutrot est suspecté d’être le Grand maître d’une société secrète, le Mouvement synarchique de l’Empire. L’ »œuvre » martèle son message : les synarques contrôlent Darlan et sabotent la Révolution nationale » (10)
Les synarques avaient joué en maîtres : en s’associant avec les planistes, ils mettaient dans leur poche les néo-socialistes. Le plan du 9 juillet s’inscrivait dans une réforme constitutionnelle visant à affaiblir le parlement pour instaurer un régime corporatiste. Ce n’est pas pour rien que les polytechniciens étaient les instigateurs du X-Crise, car le pacte synarchique prévoyait précisément : « 429 — Le rang du capital, dans l’ordre de subordination et dans l’ordre des avantages compatibles avec l’entreprise synarchisée, ne peut être que le quatrième, après le technicien, le travailleur et la république (impériale, nationale, régionale, communale, syndicale et corporative). » (PSR, voir annexe) Le technicien comme sommet pyramidal, voilà la pierre angulaire du X-Crise, oeuvre polytechnique, et les raisons de sa lutte pour imposer l’ordre synarchique. Le travailleur, qu’ils avaient rallié un temps en fusionnant avec les planistes, était en second, mais en ratissant large, la réforme constitutionnelle devenait possible. Le retour de Laval au pouvoir contraria leur plan quelques temps, mais l’architecte Coutrot était de toute façon mort, et Laval n’était pas synarchiste. Même si Laval s’entoura précipitamment de francs-maçons, l’oligarchie ne lui pardonnera rien en 45, sa collaboration trop étroite avec Hitler et pas assez constructive avec la troisième voie fut sanctionnée sans égards. Fin 42, alors que Stalingrad marque un tournant dans la guerre, de nombreux analystes avaient déjà prévu la défaite d’Hitler. L’organisation des « ratlines », plans d’évacuation des nazis et collaborateurs trop virulents, les nombreux retournements de veste, ou tentatives, en faveur de la résistance, s’expliquent à partir de 1942 de cette manière. La nomination massive de francs-maçons en 1942 en est une conséquence. Les Etats-Unis iront ensuite recycler de nombreux nazis (11)
Worms et son Holding furent le terreau des services secrets britanniques en France ; selon Ulmann, le Grand Orient anglais a joué un rôle essentiel dans l’émergence du synarchisme de Vichy (12), ainsi que la société fabienne (installée depuis en France en 2007 avec la bénédiction de la classe politique française, sous l’appellation « Ecole d’économie de Paris ») qui apparaît dans le plan du 9 juillet 1934, la plus belle concrétisation du mouvement synarchique durant l’avant-guerre. La Synarchie de Saint-Yves d’Alveydre se retrouve au ban des accusés. Mais après examen approfondi, on a du mal à penser que le pacte synarchique trouve ses origines dans la synarchie de Saint Yves d’Alveydre, qui dit, dans l’archéomètre : « Il ne s’agit ni de détruire ni de conserver au-dessus des Etats et de leurs chefs un ordre social quelconque puisqu’il n’y en a pas : il faut le créer. Il faut former, au dessus de nos nations, de nos gouvernements, quelle que soit leur forme, un gouvernement général, purement initiatique, émané de nos nations mêmes, consacrant tout ce qui constitue leur vie intérieure ». « Purement initiatique », à entendre au sens théologique du terme. Saint Yves d’Alveydre, chrétien, profondément croyant, voyait une initiation théologique au sommet pyramidal, alors que le pacte synarchique y place le technicien, si l’on se réfère au paragraphe 429. Par quel tour de passe-passe la théocratie serait devenue technocratie, si ce n’est par l’intervention du Saint-Esprit maçon anglo-saxon, si l’hypothèse de Ulmann & Azeau concernant l’implication du GO britannique est exacte ? Une escroquerie purement sémantique, qui a conservé le mot « Synarchie », mais qui en a totalement dénaturé le contenu.
La mention des techniciens au sommet pyramidal dans le pacte synarchique doit être comprise comme une opération de séduction du patronat français opérée par les rédacteurs du pacte, ce pourquoi les polytechniciens du X-Crise ratissaient large et organisait des réunions ouvertes aux non-polytechniciens, mais toujours « personnalités techniciennes ». L’expertise, par le biais du corporatisme, était appelée à remplacer le politique, jugé trop incompétent. L’appât est de taille, outre le pouvoir, ce sera le côté humaniste qui prendra les polytechniciens dans le sens du poil, une carotte idéaliste qui mettrait fin à des millénaires d’exploitation de l’homme par l’homme, comme le stipule le paragraphe 418 du pacte synarchique :  » — Une démocratie économique n’est réelle que si elle satisfait synarchiquement aux conditions suivantes : ― a) fonder l’économie sur la satisfaction des besoins de tous et non plus sur la recherche sordide du profit ; ― b) supprimer en droit et rendre impossible en fait toute exploitation de l’homme par l’homme, de même que toute exploitation de l’homme par l’État ; ― c) faciliter l’accession à la propriété réelle de tous ceux qui la désirent, sous condition de gestion directe, soit sous forme personnelle, soit sous forme communautaire ; ― d) aider à la disparition rapide de la condition prolétarienne considérée comme dégradante parce qu’esclavageante en tout état de cause ; ― e) faire servir autant que possible au bien commun et au progrès social des privilèges de fait que constituent la richesse, même légitimement acquise, et le contrôle, même relatif, des moyens de produire. ».
Voilà comment il suffisait de présenter la synarchie d’empire, notamment aux polytechniciens, et encore aujourd’hui le discours fait mouche : « Comment pourrait-on qualifier cet « État ingénieur à la française » tel qu’il apparaît dans le projet d’X-Crise ? Opposé au libéralisme pur, c’est un État dont l’action dans la sphère économique doit 1/ se fonder sur des principes qui se veulent scientifiques, c’est-à-dire tirés des modèles de la physique maîtrisés par les Polytechniciens; 2/ être mue par des valeurs morales humanistes » (13). Il n’en fallait pas moins à de nombreux analystes pour voir dans le pétainisme le tremplin idéal à imposer la droite capitaliste qui s’était déjà positionnée dans l’Allemagne d’avant-guerre : « Pour de nombreux auteurs, Georges Valois, Charles Dumas, Pierre Hervé, Roger Mennevée, plus près de nous, Ulmann et Azeau, et beaucoup d’autres, la synarchie n’est pas un sabotage de l’action de Pétain, au contraire, elle est l’explication du fait que Pétain ait pris le pouvoir au bénéfice d’une classe bourgeoise qui prend sa revanche sur le Front Populaire. Cad la Synarchie s’identifie à toute la période d’avant-guerre, et devient le synonyme des efforts de la droite capitaliste pour instaurer un fascisme à la française » (14). Restait à trouver le bouc émissaire sur le dos duquel on allait installer cette synarchie là.

Synarchie … Synarchie … Synarchie … d’empire, ou pas, peu importe, il fallait un coupable, tout le monde allait se rabattre sur Saint-Yves d’Alveydre et ses successeurs ! C’est lui qui avait inventé le mot !  Pourtant Saint-Yves était étranger à toute obédience maçonnique, tout mouvement mystique, et son association posthume au martinisme n’était que l’oeuvre de Papus qui allait réinventer le mouvement, sur lequel Guénon eut d’ailleurs des mots extrêmement sévères (1). L’action de Saint-Yves, concernant la synarchie, auprès des « souverains » de son époque, qui s’était d’ailleurs soldée par un retentissant échec, était officielle. Comme il le dit lui- même : « Je ne fais ni ne veut faire partie d’aucune société secrète ni d’aucune petite église que ce soit, car j’en crois le temps absolument passé, et la synarchie en elle-même est une oeuvre de plein soleil et d’intégralité cyclique » (2).
Le martinisme n’est pas une doctrine aisément identifiable, et ceux qui se lancèrent à la simplifier ne rencontrèrent que des déconvenues. Le martinisme est plutôt une sorte d’OVNI et correspond plus justement à une nébuleuse inconstante de courants très disparates, voire antagonistes, comme l’annonça le premier schisme dont il souffrit, la scission entre martininésisme et martinisme. Saint-Martin le reconnut lui même à la fin de sa vie, dans une lettre au Baron de Liebisdorf en 1796 : « Mr Pasqually avait la clef active de ce que notre cher Boehme expose dans ses théories, mais qu’il ne nous croyait pas en état de porter encore ces hautes vérités » (3). Le disciple renégat s’était en effet tourné vers la « clef de Boehme » que prétendait détenir Rodolphe de Salzmann, attaché à la mystique allemande, et en relation avec Eckarthausen et Lavater. Saint-Martin bouda copieusement les loges martinésistes depuis 1777, loges qui partirent à la dérive dans les décennies qui suivirent la mort de Pasqually pour finir par être absorbées par le Grand Orient en 1811, qui avait été jusque là le frère ennemi. Ainsi on peut dire, stricto sensu, que le martinisme n’existe pas : « Saint-Martin ne fonda jamais aucun ordre ; il n’eut jamais cette prétention, et le nom de martinistes désigne simplement ceux qui avaient adopté une manière de voir conforme à la sienne, tendant plutôt à s’affranchir du dogmatisme rituélique des loges et à le rejeter comme inutile » (4).
Le Grand Orient, que l’on a vu très impliqué dans l’émergence du synarchisme de Vichy, pouvait donc naturellement créer ce bouc émissaire naturel, d’une part parce que le martinisme, au sens originel, n’existait pas, et ensuite pour régler ses comptes avec le martinésisme qui avait osé le défier à la fin du XVIII° : « La propagande de Saint-Martin échoua près des loges de Paris et de Versailles, mais lorsqu’en 1778, ces loges eurent vu leurs frères de Lyon se tourner définitivement vers le rite templier allemand de la stricte observance, et le grand maître Willermoz prendre la succession du grand maître provincial Pierre d’Aumont, successeur de Jacques Molay, elles songèrent à fusionner avec les loges Philalèthes qui, depuis 1773, travaillaient d’après les données de Martinès et de Swedenborg, et dans les chapitres secrets desquels n’était admis aucun officier du Grand Orient » (5)
La manoeuvre de mise en accusation était encore plus facile depuis que le concept de Martinisme devint encore plus diffus, au début XX°, et depuis que celui-ci avait récupéré, par un malheureux concours de circonstances, le concept synarchique, qui n’est ni présent dans l’ouvre de Pasqually, ni dans celle de Saint-Martin. Willermoz, qui affirma à sa mort « qu’il n’existe plus de Réau-Croix,et que leur transmission s’est interrompue », et qui avait orienté le martinisme dans le rituel très chrétien du RER, y ayant adjoint quelques éléments mineurs des Elus-Coëns, n’était pas pour autant « un héritier de Martinès [...] qui était juif, et qui voulait restaurer le sacerdoce juif dans la maçonnerie intérieure, tout en étant foncièrement opposé au sacerdoce chrétien » (6). C’est Papus qui allait étoffer la nébuleuse en créant la composante que le Grand Orient allait, un demi-siècle plus tard, indirectement accuser. Après près d’un siècle de sommeil, l’ordre martiniste renaît de ses cendres par Papus, en publiant son premier manifeste en 1889, et rayonne jusqu’en Russie, avant de se disperser à nouveau trente ans plus tard, d’une part, vers une tendance plus maçonnique, avec Jean Bricaud, d’autre part plus papusienne, avec P.A. Chaboseau, et enfin plus Alveydrique, celle qui nous intéresse, créée en 1920 par Victor Blanchard, et nommée Ordre Martisniste Synarchique, deux ans avant la création du Mouvement Synarchique d’Empire, dont le créateur nous est inconnu. C’est ces deux ans de battement qui allaient tant faire souffrir le martinisme, tant ce terme devenait fourre-tout, et tant il se mariait bien avec l’oeuvre de Saint-Yves d’Alveydre que Papus avait arraché des limbes pour promouvoir aux premières loges.
C’est René Guénon qui mettra un terme à la polémique en 1949, dénonçant l’escroquerie grossière : « La Synarchie, selon ce dernier [Saint-Yves d'Alveydre], n’a assurément rien de commun avec ce qui a fait tant de bruit en ces dernières années et à quoi il semble bien que ses promoteurs aient donné le même nom, tout exprès pour créer certaines confusions, en quoi ils n’ont d’ailleurs que trop bien réussi, car les livres et les articles publiés à ce propos ont répandu dans le public toute sorte d’erreurs grossières sur Saint-Yves et sur son oeuvre« .(7) Le pauvre SaintYves, qui déjà n’avait pas trouvé écho en son temps, doit passer son temps à se retourner dans sa tombe.
Faut-il s’étendre sur les divergences structurelles entre la synarchie de Saint-Yves d’Alveydre et le pacte synarchique révolutionnaire, qui n’ont de commun que l’appellation ? L’avis de Guénon sur ce point est très significatif. Dans une revue publiée par lui-même, « La Gnose » en 1911, où il publiait sous le pseudonyme de Palingénius, on peut lire : « le principe de l’institution des castes, sur laquelle repose toute société établie synarchiquement, est en accord avec les règles organiques et harmoniques de notre univers. La caste [au sens antique] est déterminée pour chaque individu pas sa nature propre, cad l’ensemble des qualités potentielles qu’il apporte en naissant, et qui passeront en acte dans le cours de son existence terrestre« . (8) La dynamique du PSR, si elle reprend l’idée de caste, passe avec légèreté d’une structure de castes érigées selon des prédispositions naturelles et innées à une structure de castes selon une division corporatiste sociale, selon le paragraphe 146 : « Les professions reconnues et organisées, seuls facteurs d’activité civique populaire, sont distribuées synarchiquement suivant leur principe basique et leur nature pour constituer : ― L’Ordre économique, ― l’Ordre politique, ― l’Ordre culturel, ― l’Ordre impérial »
Contrairement au PSR, la synarchie de Saint-Yves d’Alveydre est d’essence chrétienne, au sens initiatique, et cette notion lui est si fondamentale qu’il fait de la confession juive une obédience qui, s’il la voit subordonnée au christianisme, reste à ses yeux essentielle : « C’est ainsi que je leur démontre [aux juifs], appuyé sur l’histoire du monde et de la leur, que la Synarchie, le Gouvernement arbitral, trinitaire, tiré des profondeurs de l’initiation de Moïse et de Jésus, est la promesse même des Israélites, comme la nôtre, et le triomphe même d’Israël par la Chrétienté [...] Je tiens à dire que je n’écris nullement pour ceux auxquels suffit la forme d’enseignement primaire qu’a revêtue le judéo-christianisme, grâce aux talmudistes et aux théologiens chrétiens [...] Mais Moïse comme Jésus nous a légué une promesse d’ordre social dont l’accomplissement prophétique vise nos temps [...] Ce qui importe, c’est que dans l’état social européen, dans cette universelle église laïque, non constituée encore, mais en avance de moralité et d’intellectualité sur ses directions politiques et sacerdotales, Israël, couvert par Jésus-Christ, son souverain pontife et le nôtre, est encore plus chez lui que chez nous, en Europe même, et cela de part les droits les plus sacrés. Il importe donc au premier chef, que le christianise s’accomplisse socialement, de haut en bas, par la reconnaissance des trois grands ordres sociaux institués par Moïse, par la synarchie ». (9) Il faudra être maître funambule pour réconcilier cette vision avec la technocratie du Pacte Synarchique Révolutionnaire qui, il faut bien le reconnaître, se situe à des années-lumière.
Le martinisme, quelle que soit la variante à laquelle on se réfère, n’a jamais rien eu à voir, de près ou de loin, avec tout ce panier de crabes de Vichy. Le martinisme fut victime de la malheureuse appellation de Victor Blanchard, l’ordre martiniste synarchique, qui, comble de tout, fut créé 2 ans avant le Mouvement Synarchique Révolutionnaire. Toutes les analyses, qui font remonter la Synarchie, au sens du MSR, à Blanchard, Papus, Saint-Martin ou Martinès de Pasqually se sont laissé piéger par la surface sémantique et n’ont probablement pas eu la moindre connaissance des doctrines correspondantes. Cette idée machiavélique, de reprendre le mot Synarchie dans le Pacte Synarchique Révolutionnaire, est plutôt à mettre sur le compte du Grand Orient britannique, qui tirait à l’époque toutes les ficelles par l’intermédiaire de Worms, et bien que cela soit particulièrement difficile à démontrer, l’association coule de source.

Le Pacte Synarchique Révolutionnaire, associé au projet polytechnicien X-Crise, jeta les principes de la mondialisation, en entendant promouvoir la Société Des Nations, créée 3 ans avant le Mouvement Synarchique d’Empire, et en définissant, par le biais des paragraphes 592 et 593, « Les cinq fédérations impériales du monde actuel, déjà formées ou en formation, comme base d’une Société Universelle des Nations » (1). Les bases de la mondialisation sont posées, et c’est, encore une fois, le Grand Orient que l’on retrouve en coulisses, par l’intermédiaire de Léon Bourgeois, premier président de la Société des Nations, et récompensé par le prix Nobel de la paix, l’année suivante (où l’on voit que l’escroquerie du prix Nobel de la paix, criarde avec Obama, ne date pas d’hier). La SDN, ébauche de l’ONU, fut soutenue par Elihu Root (lui aussi prix Nobel de la paix), qui fut, de 1919 à 1921 le principal artisan de la fondation du CFR, dont on a vu le rôle actif dans ses collusions avec le régime nazi (John Foster Dulles, secrétaire d’état en 1953, Paul Walburg, artisan de la FED, Averell Harriman, à l’origine de la dynastie Bush, dont la Union Banking fut fermée (seulement en 1951!) en tant qu’organisation nazie), et dont on a vu les protagonistes n’être même pas inquiétés par Nuremberg et plutôt promus à un brillant avenir.
S’est-on imaginé que le X-Crise n’est plus qu’une vieille relique historique ? Qu’on se détrompe, nos amis polytechniciens ont fait en 2005 de ce prototype une version revue et améliorée, rebaptisée X-Sursaut. Si l’analyse de X-Sursaut semble parfaitement louable – dénoncer l’incompétence de l’état – son objectif n’en demeure pas moins la mise en place d’un système décisionnaire fondé sur une technocratie (gérée par les polytechniciens eux-mêmes), et, qui plus est, d’une technocratie foncièrement libérale dont les règles seraient assimilables à la gestion d’une entreprise privée : « On retrouve là quelques éléments caractéristiques de l’approche à X-Crise. La conférence de Yann Duchesne (X77) s’appuie sur son ouvrage, France S.A., paru en 2002. L’idée de l’ex-directeur du cabinet de consultants McKinsey consiste à appliquer à la France le regard et les méthodes de management d’un dirigeant d’entreprise. Le diagnostic sur l’état de la France est conforme à celui annoncé par Lévy-Lambert dans la profession de foi d’X-Sursaut [...] « Comme première explication, on peut incriminer des sur-réglementations sectorielles et une charge financière de l’État étouffante » [...] Pour réagir, il faut engager quatre grands chantiers, selon Duchesne, qui tous tournent autour d’une vision libérale de l’économie. Le premier est une véritable révolution culturelle, selon l’auteur, puisque « l’État doit être géré comme une entreprise privée, ce qui conduit à l’externalisation de nombreuses activités. L’évaluation des agents publics heurte une culture imprégnée depuis des décennies » [...]  » (2). Cette démence du « tout-capitaliste » ferait bien d’écouter le sage Paul Jorion, qui dit à raison « L’état-providence est ce qui permet de rendre supportable le capitalisme », et qu’elle écoute son superbe historique des révolutions, liées à la divergence des 2 concepts (3). Certes l’état-providence est d’une telle incompétence qu’il est à refonder, mais de là à mettre le seul profit en maître d’oeuvre …
Une « révolution culturelle »,  Mr Duchesne n’aurait pas pu mieux choisir sa formule, n’est-on pas exactement dans l’esprit de X-Crise, dans la Synarchie d’Empire, colportée précisément par le Mouvement Synarchique Révolutionnaire, qui 70 ans plus tard, tente une nouvelle percée en ayant été soigneusement rebaptisé X-Sursaut, et dépouillé de toute connotation synarchiste ? On n’éveille pas l’attention, on évite soigneusement le mot Synarchie. Sauf qu’à la différence de la collaboration entre les polytechniciens de l’époque et le gouvernement de l’époque, la collaboration actuelle, ou, pour mieux dire, l’asservissement temporaire des polytechniciens aux politiques, caresse l’idée d’une privatisation générale des administrations, selon le modèle américain, privatisation qui matérialiserait ce vieux rêve de Synarchie d’Empire où ils se tailleraient la part du lion. La vassalisation de notre président français, Mr Sarkozy, aux Etats-Unis, qui en vénère le modèle, engage d’ailleurs déjà en ce sens. On pourrait dire que le projet de Synarchie actuel est bien plus avancé que son prototype de Vichy. A cet égard, on comprendra mieux la position d’un Attali, farouche partisan du traité de Lisbonne, imposé de manière dictatoriale, traité dont on sait qu’il est la charpente d’une dictature politique bien plus globale … Préfiguration d’une future société technicienne.  Ou la position d’un Jancovici qui nous explique, du haut de sa technicité, tout comme Attali, que nous sommes tous coupables de réchauffer la planète et que le salut du citoyen réside dans l’acquittement d’une taxe Energie … Le propos ici n’étant pas de dénigrer le corps des polytechniciens, dont les compétences sont hors de doute, mais de regretter amèrement que tant de capacités soient mises au service d’une politique à orientation dictatoriale, comme le fait Attali, trahi par son admiration de Delors, depuis Mitterrand, et, bien pire, que le dessein dudit corps réside dans la mise en place d’une dictature privatisée, basé sur un terrorisme du rendement.
Les rapprochements entre les polytechniciens et la franc-maçonnerie ne sont un secret pour personne, une tradition qui date de l’empire, et qui commença par Gaspard Monge, fondateur de l’école polytechnique, et initié à la loge « L’Union Parfaite du Corps Royal du Génie ». Plus récemment, on trouve par exemple : Christian Pinon, « soutenu par les réseaux maçonniques », Guy Worms, ancien collaborateur de Bérégovoy, auteur du fameux « rapport Worms » dénonçant les magouilles de ses frères du Grand Orient, excédé par les pratiques du milieu. Des appartenances au milieu maçon très souvent ignorées d’ailleurs, secret fraternel oblige, et extensibles à l’ensemble des grandes écoles françaises, ces réputés corps d’élite. Une opacité maçonnique qui est telle, notamment au Grand Orient, que les frères eux-mêmes la dénoncent, comme Hughes Forestier, qui publie « frères à abattre », un maçon intègre, on en trouve, ou Worms, qui, en ayant déposé une plainte maçonnique contre le trésorier, se vit infliger une « Suspension à titre conservatoire » (4), Worms, un autre maçon intègre. Le propos n’étant pas ici de faire le procès des systèmes de croyances propres à la maçonnerie, ni de lui reprocher de faire main basse sur les élites françaises, mais de dénoncer sa participation active depuis plusieurs décennies à la faillite de la France tout en s’engraissant démesurément au passage.
Le contre-pouvoir eût été pour elle la moindre des positions à prendre, conformément à la manière même dont se définit la franc-maçonnerie :  » « association essentiellement philosophique et philanthropique », comme un « système de morale illustré par des symboles » « , pour reprendre la formule de Wikipédia. Mais plutôt que le contre-pouvoir, c’est, pour le moins, la voie de la complicité active avec les instances gouvernementales que les frères ont choisi, si ce n’est l’acte organisé du dépeçage du patrimoine public français. Moralité maçonnique !? L’image et les symboles deviennent burlesques et font franchement rire, car, sans même parler des « affaires », il sera difficile d’expliquer qu’en dirigeant la haute finance, les banques, les compagnies d’assurances, les administrations, les appareils législatifs et judiciaires, la FM ait appuyé, ou, dans le meilleur des cas, laisser passer, sans même alerter quiconque, toutes les étapes qui depuis 40 ans mènent le pays au mur. Comme par exemple, pour faire court et simple, la « loi Pompidou-Rotschild » du 3 janvier 1973, qui oblige la Banque de France à s’endetter sur les marchés privés, loi qui est responsable de l’endettement astronomique de la France, le contribuable ne remboursant que les intérêts (privés!). Comme la loi du 24 janvier 1984, votée sous Mitterrand par le franc-maçon, membre de la trilatérale et fondateur du think tank « Notre Europe » Jacques Delors (tant adulé par Attali), Jacques Delors père d’une certaine Martine Aubry (membre du groupe « Le Siècle »), une mesure de pointe en avance de 15 ans sur l’abrogation du Glass-Steagall américain en 1999, qui supprima la distinction entre banque de dépôt et banque d’investissement. Cette mesure, qui permit à n’importe quelle de nos banques « d’investir » (lire « jouer au casino »), commença par donner lieu à toute une série de scandales bancaires, comme celui du Crédit Lyonnais, 200 milliards de francs à lui seul aux frais du contribuable. Des amuse-gueules, ces petites affaires, un tour de chauffe des années 90, en comparaison de ce qui allait venir, les expositions bancaires des filiales en Europe et aux Etats-Unis, des centaines de milliards d’Euros « d’investissements » pyramidaux masqués en CDS et autres actifs toxiques, planqués dans des changements de norme comptable modifiés à la va-vite pour l’occasion, mais d’une radioactivité croissante même dissimulés sous le tapis ; « investissements » qui pour l’instant coûtent aux français la bagatelle de 40 milliards d’euros de capitalisation et 320 milliards de garantie, conformément au plan de sauvetage des banques de 2008, le pire restant à venir, que ce soit pour sauver les PIIGS (en réalité les banques exposées dans ces pays), ou que ce soit les mesures d’austérités en cours et à venir destinées à « rassurer les marchés ».
Tout ce hold-up organisé, le plus grand de tous les temps, la Franc-Maçonnerie, investie dans tous les postes clés financiers, législatifs, administratifs, ou très proche d’eux, parée des meilleures élites françaises, par appartenance ou par influence, ne pourra pas dire qu’elle ne savait pas, et ne pourra pas se cacher derrière la naïveté. Même si tous les francs-maçons ne sont pas à mettre dans le même sac, puisque bon nombre d’entre eux s’insurgèrent contre leur propre pratique, et même si des légions de non-maçons participèrent aussi à cette orgie, il s’agit bel et bien d’un complot maçon contre le peuple français, les traces de sa préparation se retrouvant facilement, comme l’indique l’ébauche du précédent paragraphe. Que ce complot ne soit qu’une partie d’une internationale synarchique plus vaste encore, dont la naissance fut conjointe au CFR, et qui traîne un triste cursus depuis la seconde guerre mondiale, sans parler d’avant, comme cela a été montré dans les précédents chapitres, n’est pas l’objet de cet article, qui reste dans le cadre de la spécificité française.
Le lecteur commettrait une grave erreur en pensant que le présent exposé est un procès de la Franc-Maçonnerie. Loin s’en faut. Tout être humain a le droit, que dis-je, le devoir, d’accéder à la Connaissance, visible et invisible, par respect pour notre héritage grec, où Aristote professait la métaphysique, et par nécessité de compréhension de notre culture judéo-chrétienne. La source égyptienne est manifeste dans cette racine bicéphale, Moïse, Platon et Pythagore ayant été instruits au pays des pyramides. L’objet de cet article est de dénoncer, non pas la Franc-Maçonnerie traditionnelle et pourvue de ses valeurs humaines originales, mais la Franc-Maçonnerie particulière, représentée par tout un éventail de loges, qui a rompu avec ses principes fondateurs pour avoir créé une immense usine corporatiste à développer des intérêts personnels et matériels, au prix du vol massif et organisé des français, et de l’établissement d’une société totalitaire, dont la construction est déjà très avancée.
Dans le décret du 12 mai 5822 (1822), encore valable, on voit comme règle du Rite Ecossais en France : « La maçonnerie, connue sous la dénomination d’art royal, est une association d’hommes réunis dans la vue de se rendre utiles à leurs semblables considérés individuellement [...] Toute société secrète qui s’occupe de spéculations politiques ou religieuses est, par ce fait, étrangère à l’association maçonnique, et même en opposition avec ses principes » (5). Napoléon Bonaparte lui-même avait pris conscience de ne pas avoir été digne de son titre de maçon : « J’ai consumé ma vie en des mouvements continuels qui ne m’ont pas permis de remplir mes devoirs d’initiés à la secte des Egyptiens ». Napoléon fut initié au Caire à la « loge Isis », et sa filiation importera en France le rite Memphis (6). Il avait fini par faire amende honorable. On comprendra facilement pourquoi, au contraire, les dizaines de milliers de frères actuels, concernés par la mise à sac directe ou indirecte du pays, ne font pas de même : tous accrochés à des intérêts matériels, vénaux, à marcher sur les cadavres, prisonniers d’une fuite en avant qu’ils ont mis eux-mêmes en place, tous n’ont plus de maçonnique que le nom et la parure, dévalorisant au passage (aux yeux profanes qui n’ont plus guère envie de faire le discernement, on les comprend) la rare tradition ayant conservé ses objectifs authentiques, quelle qu’en soit sa forme ou sa dénomination, qu’elle soit franc-maçonne, rosicrucienne, hermétique, alchimique ou gnostique. Au contraire, cette franc-maçonnerie politique et matérialiste, qui participe à son profit à la décomposition de la société, est devenue néfaste tant sur le plan profane que sur le plan sacré.
A défaut de finaliser la construction du temple interrompue par l’assassinat d’Hiram, la Franc-Maçonnerie incriminée, telle que définie dans le présent article, est sur le point de finaliser la construction du plus grand système pyramidal de tous les temps, un ensemble de montages financiers justement nommé bulles, gonflées à partir d’une pompe à vide dans des proportions gargantuesques. Cette pyramide, qui n’est pas sans rappeler Babel, toujours plus haute aux fins de maintenir les assises matérielles d’une minorité qui entend représenter Dieu, est systématiquement facturée aux citoyens à un rythme où les échéances deviennent exponentielles, rendant la vie quotidienne irrespirable. L’illusion ne pouvant être maintenue plus longtemps, l’ensemble est amené à s’effondrer à brève échéance, apportant, dans le meilleur des cas, son lot de dictatures, comme l’annonce l’exploitation de la fable Al-Qaïda, sur laquelle le silence maçonnique est révélateur, et dans le pire, un chaos qui sera une première pour l’humanité … L’humanité, un concept bien oublié par les frères.