L'Observatoire de la Franc-Maçonnerie

lundi 9 janvier 2012

Une autre conception de la Franc-Maçonnerie Universelle

 LE GRAND ORIENT ARABE  ŒCUMENIQUE
C’EST PLUS QU’UNE NOUVELLE OBEDIENCE
Par le  Grand Maître National du GOAO
Grande Maîtrise de France
Abraham MOUNZER



Sous l’impulsion récente, et presque Illuminatrice, modestie toute gardée, du Grand Maître du Grand Orient Arabe, le Très Illustre Frère Jean-Marc Aractingi, une autre conception de la Franc-maçonnerie Universelle, commence à prendre corps.

Par fidélité aux Origines lointaines et reculées dans l’Histoire de la Franc-maçonnerie, et aux dimensions œcuméniques des Trois Religions Monothéistes Abrahamiques ; Par honnêteté Intellectuelle vis-à-vis de l’Histoire et des Fondements même des Droits de l’Homme ; Par ouverture sincère et objective aux courants Ésotériques de la Connaissance aussi bien en Orient qu’en Occident ; Par retour aux sources même de l’Esprit (des Confrèreries) de la Fraternité, longtemps oubliées, négligées, sous estimées volontairement ou involontairement ; Pour toutes ces raisons et bien d’autres, un TOURNANT, à la fois sur le plan intellectuel, philosophique, socioculturel, et civilisationel, s’est dessiné pour Ré-Orient-er les évolutions et déviations sectaires et politico-mercantiles, spiritualistes mais non Spirituelles, de certaines formes de  Franc-maçonnerie.


A contrario, d’autres se sont forgés par intérêts « Territorialistes » Nationaux ou Transnationaux, des Frontières imperméables aux évolutions du Monde, aux Idées, aux Religions, aux courants Culturels, aux exégèses des Ésotérismes, aux Philosophies ; mais toujours avec les mêmes ambitions contradictoires de, soit disant, « améliorer l’Humanité ».

Cela rappelle les malheureux moments des dérives de l’Idéologie Dominante.

Avec beaucoup d’Humilité et de moyens modestes, mais avec une volonté ferme et infaillible d’un Groupe de Frères, Hauts Dignitaires de différentes Obédiences Françaises et Étrangères, nous avons perçu et compris cette problématique, et réagi afin de rendre à l’Histoire ce qui lui appartient ; Histoire tout court mais aussi Histoire de la Franc-maçonnerie, des rapports entre l’Orient et l’Occident ( dans ses deux formes positives et négatives), pour être en parfaite harmonie avec notre Conscience, notre Expérience, notre parcours vécu en tant que Franc-maçon.  Il ne s’agit pas de Ré-écrire une Histoire différente de la franc-maçonnerie, mais de compléter ce qui a été fait, de corriger certains excès, de combler les lacunes liées à l’Histoire même de ces rapports Orient-Occident pour les améliorer, et participer aux dialogues des Cultures, des Religions et des Civilisations.

Certaines Obédiences se sont investies dans le « Sociétal », d’autres dans une pseudo-spiritualité approximative et synthétique, d’autres encore victimes de leur succès (loi de l’offre et de la demande) ont subi une aliénation intrinsèque implosive, défigurant l’Esprit même de la Franc-maçonnerie, en laissant au bord de la route des Frères sincères dans leur quête spirituelle.

Le Grand Orient Arabe Œcuménique n’est pas venu combler le vide lié aux mécanismes défaillants des autres Obédiences, mais répond à une NECESSITE HISTORIQUE, à un tournant important dans l’Histoire de la Franc-maçonnerie et des bouleversements dans le Monde à tous les plans.
L’Objectif n’est pas de remplacer, mais d’ouvrir les yeux des Frères et des Dignitaires toutes Obédiences confondues,, mais surtout les Profanes, sur l’Évolution même des Sociétés, au sens sociologique du terme, et par conséquent aux retombés spirituelles, négatives ou positives, afin de prendre conscience des changements pour que notre discours soit en parfaite Harmonie avec la Réalité des choses notamment sur le plan spirituel.

On s’est également aperçu, avec regret  et désolément, que bien de « Groupes » de citoyens sont plus ou moins exclus de cet effet de rendre la Lumière répandue dans leurs esprits, alors qu’il y a une attente, historiquement et légitimement perceptible et justifiée, non seulement sur le plan de la Franc-maçonnerie, mais aussi dans le Monde Arabe et Non Arabe, de reconnaitre « nos Semblables » comme aptes et capables d’être des Frères, aussi sincères et respectables que les autres.

Nous avons aussi l’obligation Éthique et Morale, d’être attentifs aux prétendants et leurs méta-visions des problématiques aussi bien individuelles que sociétales ou culturelles.
Il est de la plus haute importance d’ouvrir les Portes, dans le sens réel, figuré et herméneutique du terme, aux questionnements qui tourmentent une bonne partie de ces peuples non privilégiés par « la Convenance Mondaine » et matérialistes des choses, d’avoir accès au savoir en tant que citoyen, ce qui est évident, élémentaire et basique pour toute Construction de Soi-même, mais aussi à la Connaissance Initiatique. De passer de l’Individualisation à l’Individuation (C.G JUNG)

Les peuples qui se réveillent, après avoir « expérimenté » presque tous les types de Système socio-politico-économiques avec amertume et déception, rêvent à un RE-ENCHANTEMENT
D’un Monde plus Fraternel, moins matérialiste et plus solidaire.

Mais si la Graine doit mourir pour renaître, si l’Aigle se réveille d’entre les Cendres, et si le Printemps revient resplendissant après la Mort d’Adonis, c’est parce que les Cycles qui président à  cette Re-Naissance et à cette Métamorphose, sont régis par une Harmonie de la Construction. Car comment, par exemple, éviter le Chaos, porteur d’extrémisme et d’intolérance ? Comment faire sa « Révolution » intérieurement et extérieurement sans exclure l’Autre ? Comment faire « Son Printemps Adonisien » sans tomber dans le piège du Monstre qui nous guète ?

Voilà des questions, aux quelles nul ne peut prétendre donner des réponses toutes faites prématurément, ou fournir des postulats basés sur des analyses  métamorphosées et habillées en bon Gentleman, alors que c’est quelques fois le déguisement du Diable (Shakespeare).

Je suis particulièrement attaché à une Éthique Individuelle d’abord, et par conséquent Sociétale. Cette Éthique nous impose une Responsabilité de l’Action, dans le Passé, le Présent et le Futur.
Chaque décision prise, elle doit l’être en fonction d’une Analyse  la plus objective possible, non excluante, non partisane, non sectaire, avec toute l’anticipation presque visionnaire, des évolutions spécifiques de la Nature Humaine (et ses aléas) et des Sociétés.

Rien n’est figé dans ce Monde qui bouge d’une manière non déterministe, qui se modifie d’une façon perpétuelle et imprévisible. Si les Idées gouvernent le Monde, faut-il qu’elles soient Bonnes dans le sens que  Paul RICOEUR lui donne.

On ne peut pas prétendre défendre la Fraternité, alors qu’on continue à accepter tant d’injustices, motivées, justifiées, argumentées, référenciées, tolérées, ou tout simplement volontairement oubliées ; Car, comme disait Talleyrand : «  Ce qui est plus horrible que le mensonge, c’est la Vérité ».

D’où notre Obédience EST et sera le CREUSET de la Rencontre entre Orient et Occident, la Parcelle de Lumière attendue, le Chaînon Manquant en tant que catalyseur de l’Alchimie des Idées et des Pensées.
Ces propositions, et ce discours seront pertinents, dans le sens qu’ils essaient de s’éloigner du Formalisme Sclérosant, d’éviter de « ruminer » des assemblages de pseudo-spiritualités à effet anesthésiant, de sortir des analyses toute faites « Scolastiques » modernes, de favoriser les réflexions de l’Interdisciplinarité Positive non envahissante, de laisser la place à tout un chacun pour développer ses idées et sa spiritualité dans le RESPECT de l’Autre.

Si l’Orient est Terre de Lumière, de paradoxes, de convoitises, de malentendus, de fausses interprétations occidentales ; Il est aussi Terre de PAIX, de Religiosité, et de Messianismes.

Rien n’est plus dangereux que l’interprétation simpliste et réductrice de l’Histoire et des Civilisations. Raison pour la quelle notre démarche, sans nier nos propres défaillances, sera constructive dans le sens de Re-Visiter l’Histoire de cet Orient, avec l’œil de l’Historien, du Religieux, du Mythologue, du Mystique, etc...

Re-Visiter, pour mettre en relief les aspects et les facettes HUMANISTES, et Fraternels de ces Civilisations, AVANT et APRES l’Avènement des Religions Monothéistes. Revoir un Orient, en communion spirituelle avec l’Occident et le reste du Monde. Sonder le Christianisme Oriental si riche en Symboles, aller à la rencontre de l’Islam tolérant et pacifique dans son Essence. Approcher le Judaïsme Messianique imprégné d’Esprit Essénien de Paix et de Justice. Abolir les Préjugés à l’égard des Messages de l’Ère Pré-Monothéiste, et qui ont préparé le Terrain pour ces derniers (Mani, Mazda, Plotin, Hermès, etc..).Explorer tout apport de portée humaniste tout au long de l’Histoire de cet Orient et dans le Monde, et l’inscrire dans le patrimoine Spirituel

Notre Obédience ne s’est pas faite pour « recruter », mais pour «  recevoir » toutes les bonnes volontés de Frères ou de profanes potentiellement Initiables, afin de construire un Édifice digne de nom, où la Fraternité n’est pas tributaire des Origines (affichées ou non), mais d’un véritable dessein d’une authentique Spiritualité Chevaleresque.

Source : www.goao.org

lundi 2 janvier 2012

Message du Grand Orient Arabe Œcuménique ( Grande Maîtrise Mondiale ) à l'aube du Premier Printemps Arabe



JANVIER 2012

M. Mohamed Bouazizi vient d’être désigné, mercredi 28 décembre 2011, personnalité de l’année par le «Times», après avoir reçu à titre posthume le prix Shakarov le 14 décembre 2011: il s’était immolé par le feu le 17 décembre 2010 à Sidi Bouzid en Tunisie. Mme Tawakkol Karman a reçu, avec deux autres femmes, le Prix Nobel de la Paix le 12 décembre 2011 à Oslo: elle se bat toujours sur la place Taghyir à Sanaa en Yémen.

Deux figures comme on les aime bien: un homme se suicide poussé par le désespoir et une femme est récompensée pour sa lutte pour la liberté en général et celle des femmes en particulier. Mohamed a usé de la seule liberté individuelle qui lui restait, Tawakkol continue à se battre pour la liberté des autres.

Nous ne sommes pas sûr que Mohamed ou Tawakkol aient eu le choix entre ces deux formes de combat. Ce qui peut paraître sûr, c’est que le combat pour la liberté collective reste toujours possible, tant que l’être dispose d’espace intérieur pour sa propre liberté de conscience. Lorsque cet univers s’effrite, il découvre souvent qu’il n’a pas les ressources suffisantes pour effectuer ses choix.

Nous arrivons là à la différence fondamentale qu’il y a entre le fait religieux (dans son acceptation ou dans sa négation) et le fait initiatique. Dans le premier cas, on est dans le «vivre ensemble», dans le second cas, on est dans la recherche de ce qui nous «nomme». Une expression comme «libre et de bonnes mœurs» pose d’emblée la complexité des mots utilisés dans une voie initiatique. Elle est complexe, parce que sa construction et sa brièveté ne peuvent que nous renvoyer à des non-dits: veut-on dire par là que notre liberté d’agir ou de penser est modelée par des mythes ou des systèmes auxquels on renvoie l’impétrant ? Que peut-on entendre par «bonnes mœurs» ? Traduite en hébreu, en arabe, ou en japonais, cette expression n’ouvrirait certainement pas les mêmes éventails de non-dits, d’autant plus qu’elle a été écrite en français du XVIIIème siècle.

L’héritage des pays dits arabo-musulmans, fait de traditions hébraïques, chrétiennes et islamiques est l’un des plus riches et des plus complets qui ait pu pousser sur le tronc abrahamique. A part quelques moments fastes de l’histoire où certains grands esprits, notamment à Tolède, ont pu s’essayer à quelques timides synthèses, les pétales de cet héritage commun n’ont pu être que séparément développés au sein de leurs communautés respectives.

La colonisation de ces pays par l’Occident dès le XIXème siècle a provoqué un déséquilibre brutal en défaveur des communautés arabo-musulmanes ou berbères: elles sont devenues «l’indigène» ! En effet, celui qui est né localement (sens étymologique du terme) à l’arrivée des premiers colons est devenu très vite un sous-homme dont on commença à exploiter la terre, la force de travail et le sang dans des guerres ne le concernant en aucun cas.

Les communautés juive et chrétienne existantes à l’arrivée des colons ayant bénéficié de l’effet «d’aspiration» de leurs communautés éponymes au sein des pays colonisateurs, ont, dans la majorité des cas, pris leur distance par rapport à la communauté arabo-berbère. Ainsi, «l’homo indigena» prit définitivement naissance au sein d’un système d’apartheid, dans lequel il reçut des sobriquets, et son burnous, porteur de la fierté des grands cadis de l’Islam, devint la métaphore de sa «sueur».

Il ne fallait pas que l’indigène acquiert un quelconque statut citoyen. La peur de la règle électorale poussa, jusqu’à l’autisme, le système colonial à nier l’humain à cette communauté, et à instrumentaliser sa langue, sa tradition, et sa religion pour mieux la cantonner dans l’ignorance et retarder ainsi sa prise de conscience politique.

La majorité des systèmes maçonniques occidentaux ont tous joué le jeu colonial et ont servi les desseins d’expansionnisme culturel des pays occidentaux. Il n’y pas longtemps encore, une de ces maçonneries installait à grands flonflons un dictateur, fils de dictateur, les pieds sur le Pavé Mosaïque et bredouillant un signe du 2ème degré, comme Grand Maître de la seule et unique Obédience de ce pays.

Bien sûr, lorsque ces pays se seront libérés de leurs régimes, installés et soutenus par les pays occidentaux, et que leurs armées ne seront pas d’abord destinées à enfermer leurs peuples, il y aura de la place pour des systèmes maçonniques. L’on y verra fleurir les VIP des obédiences américaines, anglaises et françaises, comme on les a vus à l’œuvre dans les pays de l’Est après la chute du mur de Berlin. L’on y verra, aussi, les obédiences mixtes et féminines venir apporter leur aide et leur soutien à cette moitié de l’humanité que sont les femmes. Continuant là leur long combat commencé en Occident, dans lequel il n’y a toujours pas de femmes chez les maçons se disant réguliers, ni chez les curés d’ailleurs. Il y aura, aussi et surtout, la naissance de systèmes maçonniques nationaux hyper jaloux de leur indépendance et de leurs prérogatives.

Bien sûr, lorsque ces peuples, à écrasante majorité musulmane et pratiquante, pourront s’exprimer librement, ils voteront pour l’instauration de pays dont la Loi sera laïque. Qu’y a-t-il de plus normal pour un pays «vraiment» démocratique ? Un «vraiment» issu de l’enseignement des Lumières, et se traduisant par le respect sacré des minorités comme celui des majorités, et qui a encore du mal aujourd’hui à passer dans les vieilles démocraties occidentales.

La laïcité n’est pas le refus ou l'acception des religions, c’est la séparation par la Loi de leurs sphères de celle du domaine public. Cette Loi devra, certes, s’adapter à la forme du monde actuel, notamment en ce qui concerne le rôle et la place de la femme.

Qu’en est-il du Grand Orient Arabe Œcuménique (G.O.A.O) dans cette future émergence des pays arabo-musulmans ? A l'instar des créateurs des degrés au XVIIIème siècle, notre Ordre se distingue, tout d'abord, par l'élaboration et la régulation d’un nouveau Rite, appelé le Rite Œcuménique (R.O.). Pour quelques aspects techniques, voir:

http://grandorientarabe.blogspot.com/2011/03/le-rite-cumenique.html

Situé à la croisée des nombreux Rites pratiqués par les différentes maçonneries et systèmes dit de "hauts grades" d'une part, et des Ordres Initiatiques religieux d’autre part, le Rite Œcuménique (R.O.) propose l'extension de la méthode du Rite Écossais Ancien et Accepté (R.E.A.A.) aux mythes transmis par le Coran et à l'herméneutique de la langue arabe.

De même qu'il n'est pas nécessaire d'être juif pratiquant et fin connaisseur de la pratique de la Kabbale hébraïque pour entrer dans les arcanes des degrés du R.E.A.A., il n'est pas nécessaire d'être musulman pratiquant et fin connaisseur de la langue arabe pour entrer dans les arcanes des degrés du R.O.

En ce sens, notre Rite ne s'adresse pas exclusivement aux arabes ou aux musulmans, mais à tout être en mesure de rêver l'univers symbolique commun à la tradition abrahamique (Judéo-Chrétienne et Musulmane). Il concerne, néanmoins, en priorité les pays émergents arabo-musulmans, proposant une méthode d'exploration des mythes fondateurs, reflets changeants et subtils de notre être oublié.

Jean-Marc ARACTINGI

Grand Maître Mondial



Kaddour BELKHAMSA

Grand Maître Mondial Adjoint



http://www.grandorientarabe.org/

http://www.goao.org/

dimanche 1 janvier 2012

Franc-maçonnerie française : une crise ravageuse spécifique ?

Franc-maçonnerie française : une crise ravageuse spécifique ?

Il est rare que les obédiences franc-maçonniques fassent parler d'elles en tant que telles, mais cette année 2011 qui se termine, aura été pour les franc-maçons français une année horrible.
Souvent décriées et critiquées pour des dérives liées à l'affairisme, à des scandales politico-financiers, parfois accusées de pratiquer des immixtions obscures, mais illicites dans les institutions de la République (police, justice notamment), la franc-maçonnerie française a été présentée souvent, à tort ou à raison, comme source de bien des maux et dossiers ténébreux au sein de la République depuis des décennies, ce qui n'est pas le cas dans d'autres pays.
De là, il est intéressant de se pencher sur cette « spécificité française » par qui une immense crise s'abat sur la franc-maçonnerie mondiale, en lui portant un tort considérable appelé à croître.


D'une crise apparente de gouvernance à la crise publique ouverte : la question de la nature et de la place de la franc-maçonnerie dans la société française
La crise de la GLNF (Grande Loge Nationale de France), en 2009, a démarré bien simplement. Son point de départ est le refus de certains membres de cette association de loi 1901 des dérives, dénoncées avec force en tout cas par les opposants au Grand Maître François Stifani, un proche de Nicolas Sarkozy.
Le Grand Maître en question est accusé d'avoir voulu inféoder la GLNF aux ambitions personnelles et politiques du Président de la République et de son parti, l'UMP, entre autres dérives d'autres natures en instance d'être soumises à la Justice par les rebelles en nombre croissant.
Ce lien permet de constater que cette accusation première n'est pas dénuée de tout fondement, si on lit ici les courriers échangés entre le locataire de l'Elysée et François Stifani :
Cette crise s'est donc aiguisée à un point tel qu'elle est aujourd'hui en voie de toucher toutes les obédiences françaises. Elle tend aussi à remettre en cause certaines pratiques anciennes de ces obédiences, pratiques qui sont en effet de plus en plus évidemment contradictoires avec leurs buts associatifs déclarés à la République.
Cette crise soulève et illumine certains faits troublants.
Ainsi, certains dossiers judiciaires concernant la GLNF comme telle mettent un curieux temps très long à être jugés ou les jugements sont curieusement reportés sans cesse dans le temps, ce que notent aussi les médias surpris :
Pendant ce temps, d'autres actes de la Justice dans ces affaires de la GLNF soulèvent des conflits rares dans certains milieux professionnels français :
Cette crise de la GLNF aura aussi appris au grand public que d'anciens dirigeants de grands services de l'Etat, notamment dans les services secrets et de police, sont ou étaient membres de cette obédience.
Ce même Alain Juillet est durant des années membre de la GLNF avant de devenir un opposant à François Stifani :
Pierre Marion, haut gradé du renseignements, décédé, ancien membre de la GLNF, a aussi laissé un livre-témoignage intéressant sur la GLNF :
La crise de ma GLNF aura aussi levé le voile pudique sur des connexions « franco-africaines » qui passaient, au moins en apparence, par la GLNF :
Sans oublier le franc-maçon Ali Bongo dont le sens de la démocratie et de la probité, comme son éloignement des valeurs matérielles, sont sujets à de fortes contestations dans le monde entier :
Sur ce lien, la GLNF est décrite de l'intérieur par un de ses anciens membres, Christophe Bourseiller, qui en serait sorti écœuré à l'extrême :

Si on reprend pour se donner une image générale tout ce qui ressort des informations fournies par ces liens, la GLNF apparaît comme une association qui jouxterait les services secrets français, compterait des gens pas très fréquentables, s'occuperait beaucoup des liens des milieux d'affaires avec les dirigeants des dictatures africaines, toutes choses qui peuvent ne pas être prévues par les statuts de l'association à visée spirituelle de loi 1901.
Quand on lit tout ce qui est écrit sur la GLNF, on peut ensuite se demander si les objectifs de cette association sont bien d'ordre spirituel comme elle le prétend, ou bien, plus matériels, sonnants et trébuchants.....
Face à ces faits qui sont connus, car relevant du domaine public, il est autorisé de s'interroger sur le silence OFFICIEL des autres obédiences maçonniques françaises (GODF, DGLDF, DH, GLADU, GLFF) qui semblent avoir ici perdu la voix.
Toutes ces dérives énoncées dans tous les médias n'ont pas, à ce jour, soulevé une once d'indignation OFFICIELLE exprimée par les dirigeants de ces obédiences.
Par contre, force est de reconnaître que des franc-maçons, à titre personnel, tels Alain Bauer et quelques-uns de ses proches du GODF, ont élevé la voix pour exiger que ce scandale de la GLNF se termine avec des sanctions appropriées car il menace, selon eux, la franc-maçonnerie toute entière :
Mais, de la direction du GODF comme telle (Alain Bauer est membre de cette obédience), on entend sur ces dérives largement dénoncées au sein de la GLNF qu'un silence assourdissant ! Comme si ce grand déballage aux odeurs nauséabondes ne touchait pas toute la franc-maçonnerie française.....

De la crise française à la crise internationale ou la GLNF, matrice du plus grand scandale de l'histoire de la franc-maçonnerie ?
La lettre citée plus haut a donc libéré quelque peu la parole publiques de certains franc-maçons en France, mais sans générer une prise de position ou des actions claires de la part des dirigeants des autres Grandes Loges françaises.
Cependant, la crise de la GLNF est devenue une plaie béante qui infecte toute la franc-maçonnerie mondiale. Et ce n'est pas nous qui le disons, mais des organisations maçonnes célèbres comme nous allons le constater.
Le premier événement qui a démontré cet état de fait, encore nié par certains hauts responsables maçons, fut cette double et spectaculaire manifestation lors d'une Assemblée des cadres de la GLNF (Grande Tenue en langage maçonnique) à Levallois le 3 décembre 2011, où les opposants manifestaient par centaines à l'extérieur du lieu de la réunion tandis qu'à l'intérieur, d'autres s'exprimaient tout aussi nettement à haute voix très audible :
Ce lien pour l'extérieur :
Ce lien vers un vidéo pour l'intérieur :
Alors que les Grandes Loges françaises se taisent, tel n'est pas le cas des Grandes Loges étrangères qui ont commencé à « lâcher » la direction actuelle de la GLNF :
Le texte de la lettre commune de ces Grandes Loges nationales étrangères est clair et précis.
Le contenu du message de non-reconnaissance mutuelle tranche avec le silence lourd, pesant et peu courageux, des Grandes Loges françaises, dont un des arguments avancés pour justifier leur position tout aussi commune est, pour résumer, « nous n'avons pas à nous mêler des affaires internes de la GLNF » !!!
Comme s'ils ne voyaient pas que les dérives dénoncées sont aussi des virus existant en leur sein. Tant d'aveuglement ou d'inconscience souligne que la situation va continuer à dégénérer, tant à la GLNF que dans les autres obédiences, surtout les plus importantes et influentes.

Conclusion en forme de quelques enseignements
Ainsi, les « méfaits de la mondialisation » se font aussi sentir dans les obédiences maçonniques françaises du fait des confusions évidentes, publiques et connues de tous, de rôles et des croisements peu spirituels d'intérêts particuliers très matériels.
Il est plus que probable que la prochaine obédience à souffrir des mêmes maux, produits par des causes similaires, soit le GODF dont, aussi, dans le passé et jusqu'au présent récent, des membres ont été impliqués dans des « affaires » de corruption (contrats de ventes d'armes à plusieurs pays, dont les fameux Bravo et Tango), de proxénétisme (affaire du Carlton), etc.....
Or, la mondialisation peut aussi se concevoir comme une concurrence acharnée pour la conquête de marchés, nouveaux ou déjà existants.
En clair, les intérêts des sociétés engagés dans le marché mondial sont totalement antagoniques et les moyens de gagner des parts de marchés ne sont pas toujours légaux, voire pacifiques, comme les événements récents en Afrique le démontrent.
Si et quand des structures associatives, officiellement dédiées à des activités spirituelles, jouent un rôle actif dans les affaires commerciales mondiales, il ne faudrait pas ensuite s'étonner que les pires contradictions, et les plus destructrices, s'y accumulent.
Comme le notait finement un observateur étranger que nous avons interrogé :
« En France, le rôle de la franc-maçonnerie, depuis le début de la première guerre mondiale, a évolué d'une intervention politique générale extérieure à partir de principes éthiques identifiés vers une activité toujours plus grande d'implications directes dans les affaires publiques, privées et aux confins des deux univers.L'éthique spirituelle a été remplacée progressivement par l'affairisme et ses déboires inévitables.
Plus ces dérives ont infecté le corps de la franc-maçonnerie française, plus elles ont coupé ses membres actuels, qu'ils en aient conscience ou non, de leurs racines spirituelles historiques.
L'affairisme, tolérée au début comme une maladie que certains croyaient pouvoir contrôler, est devenu un mal général qui a ALTERE la nature même de la franc-maçonnerie française, laquelle se mêlemaintenant ouvertement de la politique du pays au plus haut niveau de l'Etat comme le souligne la correspondance publiée entre François Stifani et l'Elysée.
Ce que la crise de la GLNF manifeste publiquement, avec sa violence, ses haines, ses procès, ses déchirements, n'est que le prologue d'une crise plus profonde et globale de la franc-maçonnerie française, infectée par des maux anciens que ses dirigeants se refusent à regarder en face avec courage et lucidité.
Spiritualité et affairisme sont incompatibles : le second finit toujours par détruire la première ».
Un autre interlocuteur, spécialiste des « affaires » au plan international, note pour cet article :
« Les réseaux franc-maçons- ou se déclarant tels- affairistes français ne peuvent intervenir dorénavant que dans un contexte global de déclin de la France en poids économique, militaire et politique. De plus, ces réseaux constitués vivent sur le lien tissé par la francophonie comme élément commun structurant. Aujourd'hui, la tendance, pour la France, est à la perte de marchés en Afrique, tout en perdant lentement pied en Asie et en Amérique du Sud.
Cette situation exacerbe les tensions internes et externes. De fait, l'affairisme se trouve de plus en plus réduit à la France et à ses marchés, notamment publics. Cette situation générera de nouveaux conflits entre réseaux au service d'intérêts opposés, donc de nouvelles explosions de scandales dans les obédiences qui abritent, de gré ou de force, ses réseaux en perte de vitesse .
Sans compter que, tant en Afrique qu'en Russie, Amérique du Sud ou Asie, ces réseaux se mettent souvent en conflit avec des réseaux locaux nationaux, y compris de nature mafieuse et/ou étatique, aux moyens radicaux d'élimination de la concurrence. Les dossiers des sous-marins vendus au Pakistan, du contrat Tango avec Taïwan ou de matériel militaire fourni à l'Indonésie pourraient illustrer ces processus nouveaux de suppression des anciens réseaux, souvent camouflés, pour son plus grand malheur, sous le nom de la franc-maçonnerie française ».
par Philippe Vassé ( source Agoravox )